José Bruffaerts       Ecrivain Public

 

 

 

Avant-propos ! 

À la demande tacite de mon ami Dominique, j’ai fait
sciemment appel aux bons offices de Maître B.C.B.G
afin de vêtir mes impressions de ses plus beaux attributs. 

Une fois ne coûte pas une tune.

            

B.B.B.

 
 

 

Trois initiales identiques pour un en-tête de poulet musclé.  Cette fois, je m’offre la baraka en matière de titre.  Trois, le nombre parfait ! Grâce à cette subtile formule, le lecteur peut fantasmer tout son soûl !  Attention cependant ! Le titre, c’est tout un poème. Pas toujours évident à dénicher !  Encore faut-il pouvoir le commenter avec brio !  Le développer avec argutie !  Que l’action soit soutenue en permanence sauf si l’auteur se plaît à digresser et emmouscaille le trèpe par un art consommé.  No problem, ici.  Ne cherchez pas à lire entre les lignes, tous les sous-entendus ont été javellisés ! 

Comme titre initial, j’avais opté pour « L’Odyssée des Monts de France ».  Mais, je vous vois venir.  Vous allez me soupçonner d’homériser une escapade.  De délirer aux plaisirs des Dieux !  Détrompez-vous !  Ulysse a mis dix ans pour retrouver ses pénates, moi j’ai mis trois fois plus de temps pour boucler le challenge.  Et encore, c’est grâce au secrétaire des MdF, car sans son initiative, je végéterais probablement dans les profondeurs du classement jusqu’à la fin des temps.

En fait, « Le tour de France contre la montre » eût été le titre convenant le mieux à ce type d’aventure.  Foi de randonneur, « Le Tour du monde en  quatre-vingts Jours » de Jules Verne fait figure d’une promenade de santé en comparaison de notre raid. 

Matez un peu le timing, si vous tenez à me snober ! 

Halloween pointe le nez !  L’école est finie !  Presque !  Une sinistrose s’est emparée de Dominique qui débarrasse le plancher bien avant la fin des cours.  En plus, son genou lui fait des misères.  A ce moment précis, il ignore encore qu’il a déjà son ticket d’admission pour la salle de billard !

Embarquement fissa pour Six-Terres-aux-Monts !  Sur le chemin, on fait halte dans la patrie de Nicéphore. Rien de tel pour retrouver le sourire ! Quoi ?  Vous pédalez dans la semoule ?  Non ! C’est pas possible ! Avec un bon dico sous la main, on a réponse à tout. 

Jour suivant : première étape dans la Drôme.  Notre duo s’offre un superbe balcon sur le Vercors !  Toutefois, du bonheur que pour les gambettes de Dominique ! Il inscrit sans difficulté le Tourniol (1450m) à son tableau de chasse, le col que Claude¹ chérit pour son goût d’interdit.  Quant à la raison d’être de l’épithète, il y a prescription car cette frustration est une histoire vieille de plus d’un demi siècle.  Depuis cette époque, combien de fois ne se l’est-il déjà pas payé ?  Quant à mon coéquipier, il poursuit sur sa lancée  en épinglant le col des Limouches.
De mon côté, je m’en vais tuer le temps en contrebas du massif et me tape le col de Toutes Aures, un faux plat à la sortie de Peyrus.  Ici, j’arrête mon laïus sinon vous allez briffer au kilomètre des montées de salades qui  finiront par vous faire prendre la tête.  Pour votre gouverne, le patronyme de Bruffaerts vient du mot briffaut.  Or, briffer correspond à bouffer !  Attendez-vous donc à briffer de la copie !  Bon appétit ou Bonne Briffe Biloute !  Loupé !  C’est pas le titre !


Corbara


La Pointe du Cap Corse


Deuxième étape
 : Le Cap Corse 

Une concertation de dernière minute chamboule tout le programme corse.
Il est impossible de faire le tour de l’île en trois jours.  Par conséquent, il faut bien cibler les objectifs.  La pointe du cap et le col de la Serra (365m) sont les premières options retenues.  Un royaume pour ornithologues et naturalistes.  Voire, naturistes à Ersa.  Toutefois, avec l’automne déjà bien avancé, on s’est offert la ronde en un tour de passe-passe.

Sea, no sex & sun
.  Les arbousiers déguisés en arbre de Noël et le village étagé de Rogliano compensant largement l’absence de B.B.B. à l’horizon ou de Brigitte Bardot en Bécane. Ok !  Le jeu de mots est facile et primaire.  Du côté métaphore, je n’ai pas toujours la pêche.  Il arrive même que je m’insupporte à ce petit jeu !  Bref !  Aucune allusion avec mon exposé.

Ainsi donc, par la force des choses, le dernier devient le premier comme disait Trucmachinchose.  Le même zig  que celui qui déclamait « Laissez venir à moi les petits  morpions » et, comme cet homme était omniscient, il savait que tout quidam intelligent anticipe l’action. Or, ce n’est pas mon cas.  Je ne suis donc pas intelligent. Le syllogisme est peut-être réducteur mais si vous y regardez à deux fois, vous reconnaîtrez que j’eusse mieux fait de m’adresser à Daniel², alias « Passe-Partout » lui demandant gentiment de remettre l’ascension de ses deux derniers MdF corses  le jour après que le diable se fût chargé d’écluser ma dernière bière.  Il n’y aurait eu qu’à sceller mes cendres dans une pochette-surprise et la lui remettre.  Au jour "J ", il la glisse dans la poche dorsale de son maillot et, tenez-vous bien, fait unique dans les annales d’une course à l’échalote, deux cons quérant le vent deviennent en même temps lauréats du Challenge des Monts de France dont l’un par contumace !  Quel pied pour Dany Boy et c’est pas con, tu masses l’ego du con-voyeur !


La route dégradée de la Serra di Pigno
 

Tiens, tiens !  « Les Cons quérant le vent », n’est-ce pas là un autre titre taillé sur mesure ?  Oh !  Je sais ! Je sais !  Le verbe quérir ne se conjugue qu’à l’infinitif.  Mais voilà, comme le peuple s’accorde à reconnaître au forçat du Larousse le droit d’acquérir des trous de mémoire, pourquoi celui-ci n’aurait-il pas le privilège de les boucher avec des maux de son cru !  Je décrète par conséquent l’existence du gérondif du verbe transitif quérir.
De toute façon, les cyclos, c’est déjà énorme s’ils te lisent de nos jours ; aussi, pas question que je me torture les méninges à propos de Grévisse et de son contingent de règles grammaticales à coucher dehors.  Fin de digression.

C’est l’heure de la briffe.  Droppage dans les vignes du seigneur Patrimonio. Le couvert est dressé sur une aire de pique-nique.  Le Big Chief se sustente et le gregario se dope en compagnie de deux blondes tièdasses sans col, pas plus roulé que bénitier.  Deux mousmés³ sans le moindre charme. Des « Jup » insipides, sans corps ni âme.  Bref ! Un remède au repos du guerrier.  Et, mégnace se farcit ce pipi de chat en vue de gravir les rampes du Teghime prolongé par une route rugueuse qui donne accès au relais de télévision de la Serra di Pigno (961m).  Santé !
Et alors !  …
Ben, rien !  Nix !  L’épouvantable épouvantail n’a épouvanté ni l’un ni l’autre.  L’épouvante a fait fausse queue !  Quand on y réfléchit à deux fois, c’est logique puisque nous étions en avance d’une semaine sur Halloween !


La Balagne depuis le Bocca di Salvi
 

Troisième étape : La Balagne  

Bénéficiant d’une avance confortable sur notre tableau de marche, nous décidons de chasser le col en Balagne.  La météo affiche grand bleu, un temps idéal pour réaliser un reportage-photoshoots. Dominique profite aussi de l’occasion pour repérer en la localité de Sant’Antonio une variante éventuelle à la station d’altitude de Haut Asco.
Hélas, les journées sont très courtes.  Comme nous devons tenir compte de cet impératif, nous évitons le Bocca di Battaglia (1099m) et lui préférons un BIG « éliminé » c'est-à-dire le Bocca di Salvi (501m).


Un doux jésus qui fait digérer le Pierre
même s'il vous renie trois fois en prière


Highlights 
: la presqu’île de la Pietra de l’Île-Rousse et la citadelle de Calvi sont flashées sous tous les angles, en large, en haut, du bas, de côté, par devant, par derrière, en douce, en diagonale et même de traviole.
Sightseeing on the line
 !  Y compris la dégustation d’une délicieuse Pietra, une bière ambrée à la châtaigne corse qui a la faculté d’envoûter les beer-lovers. Franchement, y’a pas mieux comme dame de compagnie à la « Delirium » et à la « Guillotine » !  Parole de biberonneur patenté !



Calvi
Son port de plaisance - les bougainvillées de la citadelle - la plaine


 

Quatrième étape : Haut Asco (1450m)  

Ce qui est magnifique en Corse, c’est partout pareil : des châtaigniers à perte de vue, des routes étroites, des gorges profondes et, à chaque coin de rue, des chèvres, des vaches, des chiens en liberté.  Les gorets, par contre, n’avaient pas reçu leur bon de sortie.
A ceusses qui attendent une description fouillée de la vallée d’Asco, ils n’ont qu’à se brosser avec les compliments de la direction. Qu’ils compulsent « paradisu.info » sur le net, une visite qu’ils ne regretteront pas ! 
Coup de théâtre au pied de l’ascension.  Après que la Berlingo ait été garée en bout de la rampe de lancement, Dominique constate que le tendeur de la pédale d’embrayage s’est fait la malle.  Une avarie qui pose problème puisque nous reprenons le ferry pour Toulon en fin de soirée.
Néanmoins, fidèle à l’auteur de la brave Margot, Dominique décrète : le copain d’abord, les soucis après ! 
 
L’accès au chalet d’altitude d’Asco a eu la particularité de m’user, de me crever, de m’accabler, de me briser, de me rompre, de me lessiver et de me carboniser sans pitié.  Pour moi, je le classe tout simplement parmi les vacheries !
Quant au dégât de l’auto, plus de peur que de mal.  Un coup de clé anglaise par le premier mécano venu a suffi pour remettre la pédale d’aplomb.  Formidable !  Ça nous permet de visiter B.B.B. c’est à dire Bastia By Bike.  Rien à voir une fois de plus avec l’en-tête de la bafouille !




Mézigue fatigue à la limite de la digue-digue
 

Cinquième étape : Le Pré de la Dame (1450m) 

Alors que Dominique s’en va à la cueillette d’une rare centaurée sur les hauteurs du Pré de la Dame qui affiche « col fermé », je m’accorde le passe-droit de flâner au pied des premiers contreforts du mont Lozère.  Via des collets étouffés par des châtaigneraies où il y a interdiction formelle de ramasser une châtaigne sous peine d’en recevoir une en pleine fraise.   Nous sommes dans la vallée du Luech.  En pays de connaissance.  Les Cévennes, nous les avons déjà arpentées du nord au sud, du levant au couchant.  Vous voulez en savoir davantage ?
Surfez sur www.cyclojose.be, vous y trouverez votre bonheur.


Sommet - Roc de Peyre

Sixième étape : Le Roc de Peyre (1179m)   

AM. Nous étrennons la Lozère.  C’eût été une bourde impardonnable de faire l’impasse sur l’ascension de la belle bête du Gévaudan qui parade sur les hauts de Marvejols. Sans hésiter, notre choix se porte sur la nationale peu fréquentée.  Une agréable grimpette qu’on monte à sa main et qui s’achève par le col des Issartets.  La voie parallèle est beaucoup moins reposante puisque descente et raidillon prennent le relais d’un long faux plat.  Quant au mythe, je vous en fais grâce.  Par contre, je n’ai pas pu résister de marquer mon territoire tout comme le fit à l’époque la bête.  Ça n’a servi strictement à rien.  A peine la descente entamée, ne voilà-t-il pas qu’un sale roquet, furax et accro comme une teigne, me course au mollet. Heureusement le rappel à l’ordre par son maître m’évite le coup de crocs, voire le crash.  Pour le grand bien de Dominique aussi qui échappe à un éventuel second assaut de la bête du Gévaudan ! 


Le Roc de Peyre (Gévaudan)
 

Sixième étape bis : Cade (Pouncho d’Agast) (841m) 

PM. Le viaduc de Millau : tout le monde connaît.  La montée du Causse Noir, je connais.  Autrefois, je l’ai grimpé avec les doigts dans le nez au départ de La Roque-Ste-Marguerite. Un petit coin de paradis lové dans les gorges de la Dourbie !


Le Pouncho d'Agast (Cade)

  
Avant de me frotter au roc altier du Pouncho d’Agast et redoutant la colère des dieux cévenoles, j’étais allé me ressourcer, six semaines plus tôt, sur les terres de La Vouivre tant aimée de Marcel pour y approfondir l’abaissé du passe-muraille. Bien m’en prit.  De toutes les ascensions effectuées au cours du raid, c’est celle que je place largement en tête de mes préférences pour de multiples raisons : route à lacets serpentant à flanc de montagne, peu de circulation, arborée sur la fin avec des points de vue vertigineux.  En outre, le belvédère est un point de rendez-vous où se retrouvent les adeptes du vol libre.  Un intermède qui vous donne envie de planer !  Ça plane pour moi, mais…sans Plastic !  


Cade (piste d'envol)

Septième étape : Le Pic de Nore  (1200m) 

Allez ! Cette fois, on s’immerge dans le surnaturel de la Montagne Noire. Au fait, si comme Don Quichotte de la Manche, je faisais de cette montagne une action qui me donnera une réputation parmi les hommes, qui éternisera mon nom, et damera le pion à tous les Chevaliers errants passés et à venir ?
Miel !  Voilà que je déconne à la El  Manco de Lepanto dit Cervantès.  Le rouge est mis. Il est plus que temps d’enrouler un braquet d’asthmatique.   

« Le pic de Nore ?   Et que non pardi !  Notre Nore n’a de pic que de nom.  Il a été raboté par les siècles, usé par les pluies…Disons que c’est une sorte de dôme, un ballon, comme ils disent là-haut dans l’Est… » raconte Michel Haupais dans « En tournant les manivelles ». 

             

Nous sommes bénis des dieux, Cers nous épargne les affres de son courroux !
Sur les hauts de Pradelles-Cabardès, ma bécane exécute au sol un soleil quasi parfait.  Le cyclo, c'est-à-dire mézigue, en équilibre instable sur la flûte droite manoeuvrant comme axe central ! Une expression de l’art rural au débotté !  Interprété par la roue arrière de mon « Orbéa » sur un air crissant à faire dresser les tifs d’un mort.  Le B.B.B. ou BiBenBum (la nouvelle version Boum Michelin) ne décollant pas d’un mm de la jante.  Hélas, une fois de plus, rien à cirer de ce B.B.B. !




Le Pic de Nore
(le point culminant de la Montagne Noire)



Quant aux cyclosportifs qui comptent participer à la « La Jalabert », sachez les mecs que c’est le Pic de Nore qui officie comme juge de paix au perchoir de cette Montagne Noire qui est coincée entre Mazamet et Carcassonne !  Gardez trois cartouches en réserve avant d’arriver au Portail de Nore.  Et alors, et alors quoi, tirez en rafale et l’un d’entre vous  …  will be the champion !

Huitième étape : le Puy Crapaud  (270m) 

Enfin et pour finir finalement : « La Butte Finale ».  J’ai flashé un instant pour cette métaphore comme en-tête général.  Mais, mes détracteurs auraient eu trop beau jeu de me taxer de séditieux.  Pensez donc le bel amalgame : à une lettre près, la droite me descendait à boulets rouges.
Quant au haut bocage de la Vendée,  elle se caractérise par une ligne de collines que nous avons franchi partiellement en passe-viteVite fait, bien fait ! Mais pas de la même façon comme le fit naguère Philippe Gilbert lors de la première étape du Tour de France 2011.  C’est archi cuit que je suis parvenu au sommet de la taupinière sous un ciel si bas qu’il aurait fait le bonheur d’une colonie de crapauds invitée à une danse des canards ! 


Dites-moi, que fais-je d'après vous ?
Je croasse ou je coasse ? Nenni ! Je jacasse !

Quelques heures plus tard : Chartres, au cœur de la Beauce. 

Comme il se doit, nous nous sommes rendus à la cathédrale pour … (à vous de compléter selon votre fantaisie) alors que le péril jaune l’avait déjà investi dès l’ouverture.  Difficile dès lors de s’abîmer dans le mysticisme et la contemplation, aussi décarrons-nous avant que la messe soit dite !
Edifice que je recommande vivement à tous de visiter de fond en comble ! 


Coeur & cadran solaire de la cathédrale de Chartres

Je suppose que tout lecteur un rien  sagace aura remarqué que le récit fait abstraction de tout commentaire logistique.  Itinéraires, temps, distances, dénivelés, versants, états d’âme excessifs et descriptions fastidieuses sont logés aux abonnés absents.  Aucune trace de ripaille, ni de bonnes adresses. Aucune brève de comptoir, pas la moindre indiscrétion, et surtout aucune allusion qui ferait les choux gras d’une personne irascible.
Sommes-nous réellement partis 10 jours ou ai-je halluciné ? En y pensant à s’t’heure, j’ai l’impression que j’ai fait un rêve éveillé, que cette belle histoire ne relève que du fruit de mon imagination.
Notez que je suis bon prince !  Si le récit s’était intitulé « La Tournée des Grands Ducs »,  il aurait bien fallu passer tous les détails au crible, ce qui vous aurait tout bonnement fait tartir à mourir.
Mais comme vous avez eu la délicatesse de me lire, je vous fais une  confidence.  La présente bafouille a été rédigée en partie avant notre départ.  En fait, en opérant la ronde huit jours plus tard, j’ai taillé, avec des faits concrets, un habit sur mesure à mon récit.  Une coupe sobre sans trop de fanfreluches, je l’espère !
Il en ressort que n’importe qui peut s’offrir un aller/retour « Terre-Lune » en première classe, tous frais payés par la princesse.

Toutefois, je m’en voudrais de conclure sans m’offrir le coup de l’étrier et sans pousser à la roue de Votre Fortune.  Ne remettez jamais à trop tard vos ambitions.  Un beau jour, qui arrive hélas toujours beaucoup trop tôt, le cœur et les jambes vous lâchent sans rémission.
Or, il est fort probable que vous ne disposerez pas d’un Père Noël comme Dominique qui vous réquisitionnera manu militari et vous cocoonera tout au long du raid.  Dès lors, si vous vous voulez réaliser vos « Grandes Espérances », vous savez ce qui vous reste à faire.


Dominique,
l'instigateur, le photographe et l'orfèvre du raid,
quitte la cathédrale
où il vient d'accomplir ses dévotions
en faveur du mécréant de ces lignes.
Aïe ! Aïe ! Sa partie de billard se précise !
 

Tiens, à propos !  Avez-vous deviné le titre qui se cache derrière les trois initiales de B.B.B. ?  Non !  Désolé !  Même un esprit tordu ne serait pas parvenu à déchiffrer Le « Big Baroud Belge ». Je le concède humblement d’autant plus que j’ai piqué l’enseigne au BIG afin de magnifier mes desseins à l’Association des Monts de France

Cependant, comme mon cœur balance entre la Douce France et la Brabançonne, « Bons Baisers de Belgique »  (ou à la rigueur Bien le Bonjour, Bernard !) eût été un titre tout aussi correct, surtout si j’adresse la présente chronique au président des MdF

Maintenant, en parfait mégalo, agité du bulbe de cent soucis, j’impose et apothéose le « Big Bang Bruffaerts ».  Eh ! Voui, les aminches !  Rien de moins !  Puisque je me suis mis à brufartiser, autant m’offrir une immense roseraie qu’un minable bouquet de vainqueur, non ! 

Notez bien, cher lecteur, que je viens de respecter scrupuleusement la trilogie du titrage qui me tenait tant à cœur !  Vous en avez rien à cirer ! Ok !  A chacun son EPO.  Moi, c’est l’encaustique qui me fait planer ! 

Aïe ! Aïe ! Aïe !  Ai-je abusé de la « Delirium Tremens » ?  J’ai les idées qui s’entrechoquent dans le cigare.  Stop !  Il est temps de revenir parmi vous avant que je me mette à voir un éléphant rose pédalant à la conquête de l’espace de Dulcinéa !!  

                                                     
                                                                          Enfin ! Une agréable mousse maltée avec un col
                                                                          qui réchauffe autant la langue que votre palais !

En définitive, je me rends compte qu’un jeu de trois initiales dispose de beaucoup trop d’atouts pour inspirer un dérailleur.  Un exercice que je ne reconduirai jamais plus !


La consécration du challenge des MdF
 

Addendum. 

Tout dernièrement, lors d’un dîner mondain, la conversation glissa sur le syndrome de la page blanche qui affecte les plumitifs. Une enseignante se libéra et exposa avec brio toute une théorie à ce sujet.  M’interrogeant du regard, je lui répondis entre quat’z yeux : « moi, pas connaître ce fléau, très chère ! ».  Pas heureuse pour un sou qu’elle était mon interlocutrice à tel point que la causette bascula sur un autre sujet.  Or, trois jours plus tard, je rédigeais à main levée ce récit chié de brics et de brocs. Ce qui, convenez-le, me donne la pole position.
Le comble de l’histoire ?  Sans esbroufe, je vous triple le nombre de signes de ce compte-rendu avant votre retour de Dormillon !   Ce ne sont que des pattes de mouche, me direz-vous !  De la bouillie pour chats !  Du gribouillage !  Des graboutchas, comme disait mon fils Frédéric au début des années soixante-dix !   D’accord !  Mais les romans de gare, les Delly et autres Harlequin valent-ils beaucoup mieux ?  Et puis, si je me mets à l’heure proustienne, je ne suis pas prêt de retrouver mes vertes années, ni le Nord de ma manie

Rêver, c’est voyager dans l’imaginaire ; délirer, c’est un exutoire salutaire ; cycler, c’est un mal thérapeutique ; écrire, c’est la défonce qui te fait grimper au septième ciel de l’authentique. 

Allez !  A la prochaine ! (sans bla-bla-bla)
 

Nov.2014

Adresse utile :

Association des Monts de France
c/o Mr. Dominique Jacquemin
Square des Linaigrettes, n° 14
B – 1070 – Anderlecht
jacquemin.dominique@yahoo.fr 
 

¹ Claude Bénistrand : on ne présente plus une légende vivante
² Daniel Hilson, un voisin confrère bien sympathique

³
NDLR : l’auteur a probablement voulu écrire « deux mousses mais sans le moindre   
             charme »

 
 

 

bruffaertsjo@skynet.be

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