José Bruffaerts       Ecrivain Public

   
 

 
 
 
 

AU PAYS DES GENIES

 
 

 


Données Techniques
 

Ancien &  nouveau canal de Charleroi-Bruxelles 

Longueur du trajet : 30 km (y compris la visite au château de Seneffe)
Dénivellation : 75m
Temps de parcours
: une petite matinée
Balisage :

-suivre le chemin de halage de l'ancien canal, au "Pont de l'Origine", poursuivre le long du  canal  Bruxelles - Charleroi et en fin de parcours les panneaux " Ravel 3 – Ronquières"  - cf. 
"Les filons d'Ariane"

Etat des routes
: passages chaotiques, VTT conseillé
Cotation
: facile
Carte routière
: Michelin  533 Régional  Pli  K19
Accès
: autoroute E19, sortie 20 (Feluy) -  N6
Point de départ
: pont de Ronquières

 

Ascenseurs du Canal du Centre 

Longueur du trajet : 17 km
Dénivellation: 70m
Temps de parcours : une demi-journée (y compris la visite guidée du nouvel
ascenseur de Thieu et un arrêt à la  "Cantine des Italiens"
Balisage : aucun, inutile  cf. "Les filons d'Ariane"
Cotation: très facile
Etat des routes: rive gauche excellente (bitume), rive droite "gravillons"
Carte routière: inutile…la carte IGN de La Louvière au 1/20.000 peut s'avérer d'un appoint précieux
Accès: autoroute E19/E42, sortie 21 (suivre les flèches Strépy-Thieu)
Point de départ : pied de l'ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu.
 



 

   
 

 

Village de Thieu

Salle des machines à Bracquegnies

Clubs cyclo FBC : « Amicale Vélocipédique Besonrieux » -  « La Roue Houdinoise »
Location de  vélos : La Tour Glacée (restaurant)  Ronquières
Tél. 067.64.61.16

Vélociste : Cycles Bertrand - Les Aunois (Colline St Pierre) - Thieu
Tél. 064.67.60.09

 

Infos Touristiques 

Canal Historique du Centre - Rue des Clercs, 31  -  7000 – Mons
Tél.  065.36.04.64 - Fax.  065.33.57.32

Le Plan Incliné – Ronquières      "Parcours-spectacle en bateau"
Tél. 067.64. 66.80 - Fax  065.33.57.32

L'Ascenseur Funiculaire – Strépy-Thieu
"Visite guidée + projection d'un film sur la construction et le fonctionnement de l'ascenseur+ parcours-spectacle "Pays de Génies"
Tél. 064.67.12.00 - Fax. 065.33.57.32
Syndicat d'Initiative de La Louvière   (Monsieur Philippe Neus)
Place Mansart, 17-18       7100 – La Louvière   Tél. 064.26.15.00

Cantine des Italiens          7100 – La Louvière - Tél. 064.84.78.31



Pont-levis

 

ITINERAIRES 

Ascenseurs du Canal du Centre 

Ascenseur de Strépy-Thieu - Les Aunois – Thieu (centre) – Ascenseur n° 4 – Chemin de halage – Pont-levis de Thieu – Pont cassé de Strépy – Pont-levis de Bracquegnies – Pont de la N 55 – Pont tournant de Bracquegnies - Ascenseur n° 3 – Ascenseur n° 2 – Pont de Houdeng-Aimeries –Pont tournant de Houdeng-Aimeries - Pont de Croquet – Pont de Cent Mètres – Pont Rouge (Houdeng-Goegnies) – Pont Capitte – Cantine des Italiens – Ascenseur  n° 1 – Retour par le chemin de contre halage (gravier rouge) jusqu’au pont-levis de Thieu – Ascenseur de Strépy-Thieu.

Ancien & nouveau canal Charleroi-Bruxelles 

Pont de Ronquières – Ecluse n° 27 (La Tour Glacée) – Chemin de halage (Réserve d’oiseaux) – Hameau du Petit Moulin – Arquennes – Ecluse n° 16 (tout droit) – Seneffe (Centre didactique de l’eau – Restauration possible – Le château de Seneffe) – Pont de l’Origine (port de plaisance)- Canal Charleroi–Bruxelles – Feluy (raffineries) –Chemin de halage (fin de piste) – Ravel 3-Ronquières – Carrefour – Tour du Plan Incliné – La Tour Glacée (resto) – Pont de Ronquières.

Itinéraires : commentaires 

Les filons d'Ariane 

Deux courtes balades, une journée exceptionnelle et deux promenades inoubliables.  Voilà le menu du jour.  Une chasse aux images et un retour aux notions élémentaires d'hydrostatique où chaque membre de la famille va se régaler, du plus jeune au plus grand. L'écolo et le scientifique.  L'artiste et le rêveur.  Même le cyclo endurci prendra son pied !  Si, si parce que les cadres sont différents et sublimes en même temps.
Qu'y découvre-t-on ?
Sur l'ancien canal de Charleroi-Bruxelles, un parking de péniches fatiguées; des joncheraies qui refoulent les nénuphars au large des eaux dormantes;  des pêcheurs à la ligne camouflés dans les roseaux;  des peupliers trembles qui donnent un peu d'air par forte chaleur; des petits oiseaux de toutes les couleurs;  des prismes de lumière dans les eaux glauques de la Samme qui étouffe.  On y croise des promeneurs en goguette comme sortis d'un tableau d'Auguste Renoir; des écluses en veux-tu, en voilà, toutes à l'abandon; un centre didactique de l'eau, une "Queue de Charrue" à savourer au "Relais de la Samme",  un château; un petit port de plaisance, un pont-levis  et on termine par un plongeon radical dans le monde moderne, à savoir le site industriel d’une  raffinerie et la tour du plan incliné.
Quant au Canal du Centre, ce sera une succession d'ouvrages d'art qui interpellera autant le contemplatif que le physicien.  Des ascenseurs hydrauliques, la salle des machines et une débauche de ponts anciens.  Un musée de l'immigration à la "Cantine des Italiens" où il est possible de se restaurer en choisissant le plat wallon ou le plat italien.  Sans compter le traditionnel cornet de frites.  Au retour, la visite des installations de l'ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu constitue un must qu'il ne faut rater sous aucun prétexte.
Le promeneur n’a aucun souci à se faire au point de vue orientation.  Donc, comme il n’a qu’à musarder sur le chemin de halage du canal, les accessoires du parfait petit randonneur tels que boussole, compas, GPS et cartes routières sont absolument ridicules.  Aussi peut-il  se concentrer à souhait sur les constructions classées patrimoine mondial par l’UNESCO et sur les différents ouvrages d’art qui jalonnent tout le long du canal du Centre.
Depuis les temps immémoriaux, l’homme s’est évertué à dompter, à mater, à maîtriser les éléments naturels pour ensuite les assujettir et les domestiquer en fonction de ses besoins.  Il a récupéré les effets bénéfiques du  vent et de la chaleur pour les transformer en énergie domestique. Un élément des plus primordiaux que l’homme ait apprivoisé, c’est l’eau sans laquelle toute vie terrestre serait exclue puisqu’elle est à la base de la photosynthèse des végétaux.  Pas étonnant dès lors qu’elle ait été souvent à l’origine de découvertes ayant eu des répercussions majeures sur l’humanité.

N’est-ce pas à cause d’un peu d’eau débordant d’une baignoire qu’un génie, le bien nommé Archimède,  ait pu énoncer un principe qui, à l’heure actuelle, a toujours des retombées universelles !
Il fallut attendre environ un millénaire et demi plus tard pour que  Blaise Pascal, un autre esprit génial, apportât le complément d’information qui permit de finaliser la définition sur les pressions dans les liquides.  Pour contrôler sa théorie, il imagina la presse hydraulique et jeta, par la même occasion,  les fondements de l’hydrostatique.
Il faut savoir que dans les pays fortement industrialisés, la moyenne  de la consommation journalière en eau par tête d’habitant tourne autour de 130 litres dont plus d’un tiers part en chasse d’eau.
Aussi, là encore l’homme a-t-il dû faire appel à toute son ingéniosité pour trouver un système qui lui permette  d’en régulariser le débit ! Et, pour distribuer l’eau dans les villes, il  appliqua tout simplement le principe des vases communicants.  A côté de l’aspect vital que revêt l’eau, et bien avant qu’on ait trouvé le moyen de transformer son énergie en houille blanche, l’eau fut depuis l’Antiquité un mode de transport apprécié.  Ainsi, c’est grâce au Nil que furent acheminés sur des barges  les blocs de pierres qui servirent à édifier les pyramides de Guizèh.  Toutefois, il faut noter que rares sont les rivières et les fleuves qui soient navigables sans qu'ils n'aient subi  des aménagements au préalable.  Pour régulariser les cours d’eau, il a fallu d'abord creuser des canaux de dérivation et des écluses pour faire passer les bateaux d’un bief à un autre.  Pour ce faire, l’homme se basa une fois de plus sur le principe des vases communicants.  Mais la durée de franchissement et la consommation d'eau d'une échelle d'écluses mettaient un frein à la rentabilité du trafic fluvial.  Au 19e siècle, des canaux équipés d’ascenseurs hydrauliques firent leur apparition pour éliminer cette entrave.  Ils avaient l’avantage de racheter une différence de niveau largement supérieure à celle des écluses.  D’où suppression d’un grand nombre d’écluses et gain de temps.  Le Canal du Centre en est un exemple typique.  Avec l'ouverture sur les marchés de l'Est et l'essor économique  de la fin du deuxième millénaire, nos ingénieurs en hydraulique furent à nouveau contraints d'enfiler leur habit de génie et, soixante cinq ans après la mise en service du premier ascenseur hydraulique,  s'achevait les constructions d'un nouveau tronçon du Canal du Centre et un gigantesque ascenseur funiculaire.



Ascenseur hydraulique

 

Description d’un ascenseur hydraulique
               (conçu selon un modèle anglais) 

L’ascenseur hydraulique n° 1 pour bateaux, construit à Houdeng-Goegnies sur le Canal du Centre, consiste essentiellement en deux sas mobiles ou bacs en tôle supportés chacun par une seule presse hydraulique, de manière à faire franchir aux bateaux flottant dans les sas une différence de niveau de 15,397 m. comprise entre deux biefs successifs du canal.
Les presses hydrauliques des deux sas sont réunies entre elles par une tuyauterie, de telle façon que, si l’un des sas est au niveau du canal supérieur, l’autre est au niveau du canal inférieur, si le premier descend, l’eau de la presse de ce sas passe dans la presse de l’autre sas en forçant celui-ci à monter.
En fait, les deux sas sont équilibrés l’un par l’autre et l’appareil constitue en quelque sorte une gigantesque balance ; il suffit que le sas placé au niveau du canal supérieur pèse plus que l’autre pour qu’il détermine le mouvement des deux sas.  L’excès de poids du sas supérieur s’obtient en y introduisant une surcharge d’eau prise en amont.
Une vanne placée au milieu de la tuyauterie de communication entre les deux presses règle le mouvement des sas ou isole chacun d’eux..  Les deux sas sont des bacs en tôle ayant les dimensions suivantes : longueur 43m ; largeur – 5,80m ; hauteur – 3,15m.  A leurs extrémités, ils sont fermés par des portes, également en tôles.
La hauteur d’eau que contient chaque sas est égale à la hauteur ordinaire des eaux dans les parties du canal réunies par l’ascenseur, soit 2,40m, de sorte que le poids total d’eau contenu dans chaque sas est de 598 tonnes.
La hauteur de la surcharge nécessaire pour déterminer le mouvement des sas et rendre la manœuvre complète est de 0,30m, représentant une surcharge de 74 tonnes.
L’eau que contient le sas descendant pèse donc 672 tonnes, tandis que celle qui est contenue dans le sas montant n’en pèse que 598.
Les sas, dans leurs mouvements, sont guidés chacun en six points ; au centre et aux quatre angles.  C’est dans les poutres en treillis réunissant les piles-guides qu’est établie la cabine du mécanicien manœuvres la vanne de communication entre les presses.  De là, il observe facilement les manœuvres des sas et de toutes les parties de l’ascenseur.
Les portes des sas venant se placer vis-à-vis de celles des aqueducs ou des raccordements sont accrochées avec elles, levées ensemble, également au moyen de presses hydrauliques.  L’accrochage des portes et l’ouverture des vantelles nécessaires pour mettre de  l’eau entre les portes en regard avant la levée de celles-ci se font également au moyen de presses hydrauliques.
Les manœuvres nécessaires au passage de deux bateaux comprennent les 4 opérations suivantes :

-
   accrochage des portes et ouverture de la vantelle de remplissage de l’espace nuisible ;
-
   levage des portes ;
-   passage des bateaux ;
-   fermeture des portes et accrochage.
Les sas sont disposés de manière que le bac supérieur reçoive une surcharge de 30 cm d’eau (pesant 74.000kg) lors de l’ouverture des portes, alors que le trafic inférieur perd cette eau et s’allège de ce poids.  Il ne faut pas tenir compte du poids des bateaux par suite du principe d’Archimède.
Dès que les manœuvres des portes sont terminées, le machiniste ouvre la vanne centrale de communication entre les presses, et les pistons du bac plus lourd refoulent sous lui l’eau qui fait monter le piston du bac le plus léger.
La manœuvre de la vanne centrale qui provoque la montée ou la descente des sas n’est possible, grâce au déclenchement, que lorsque les appareils de manœuvre des portes sont calés.  La manœuvre de montée et de descente des bacs terminée, le mécanicien central se verrouille lui-même et déclenche le mécanisme d’aval et d’amont, permettant ainsi la manœuvre des portes.
Les expériences faites ont permis de constater que la durée d’une manœuvre complète de l’ascenseur, y compris le temps nécessaire à l’entrée et à la sortie de deux bateaux de 70 tonnes, l’un montant et l’autre descendant, stationnant avant les manœuvres à 30m de l’ascenseur et remis à cette distance à la fin des opérations, est de 15 minutes.

Source : « Histoire et petite histoire de La Louvière » - M. Huwé / F. Mengal / F. Liénaux – 1984.

Le château de Seneffe

Ancien canal Bruxelles-Charleroi

Le  Saviez-Vous ? 

Application du principe d'Archimède 

Le sous-marin en est une des conséquences de ce principe.  En effet, si un corps a une densité plus grande que celle du liquide dans lequel on le met, il coule ; si c’est le contraire, il flotte ; il s’enfoncera seulement d’une quantité telle que la poussée sur la partie immergée équilibre le poids du corps.  S’il y avait égalité de densité, le corps, complètement immergé, resterait en équilibre en un point quelconque.  Ces trois cas sont réalisés dans les sous-marins à la volonté du commandant : pour ce faire, les côtés du submersible sont munis de compartiments, que l’on emplit ou qu’on vide à volonté.

Petit Glossaire du Batelier 

Amont : partie d’un cours d’eau comprise entre un point quelconque et la source
Aval :
partie d’un cours d’eau comprise entre un point quelconque et l'embouchure
Bief
: section d’un canal ou d’un cours d’eau comprise entre deux écluses
Ecluse
: ouvrage aménagé entre 2 plans d'eau de niveau différent pour permettre aux embarcations de passer de l'un à l'autre
Halage (chemin)
: chemin sur la berge destiné à remorquer un bateau à l’aide de câbles
Pont-canal
: pont permettant le passage d’un canal au-dessus d’un cours d’eau, d’une route
Pont basculant
 : pont dont le tablier est mobile autour d’un axe de rotation horizontale
Pont-levis
 : pont dont le tablier se relève en pivotant à l’une de ses extrémités autour d'un axe de rotation horizontale
Sas 
: partie d’un canal comprise entre deux portes d’une écluse
Tablier:
dans un pont, plate-forme horizontale supportant la chaussée ou la voie ferrée
Vanne :
dispositif permettant à volonté d’intercepter ou de laisser libre le passage  de l'eau d’une écluse

Ascenseur hydraulique

Ascenseur funiculaire de Strépy

Le Plan Incliné de Ronquières 

Construit en 1962, sur le canal Charleroi-Bruxelles, le plan incliné de Ronquières s’étire sur 1432m.  Il permet à des bateaux de 1350 tonnes de franchir une dénivellation de 68 m en 40  minutes. Comment fonctionne-t-il ?   Deux bacs métalliques de 91 m de long sur 12 m de large, indépendants l’un de l’autre, reposent sur un train de galets qui se déplace sur des rails.  Ils montent et descendent ensemble ou ont un mouvement alternatif de descente et de montée. Cet ouvrage d'art a ramené le nombre d'écluses de 33 à 10 ce qui est un gain de temps considérable pour les bateliers.
La force motrice en est l’électricité.  Toutefois en cas de panne de secteur, une centrale hydroélectrique de deux groupes turboalternateurs continue à assurer le fonctionnement du plan incliné.  Des mesures de sécurité ont été prises en cas de rupture d’une berge.   A cet effet, il a été installé des portes qui permettent de vidanger  la voie d’eau.

L'Ascenseur Funiculaire de Strépy-Thieu 

L'ascenseur fonctionne sur le même principe qu'un ascenseur de personnes ou qu'un monte-charge.  En fait, il s'agit de deux ascenseurs funiculaires indépendants comprenant chacun un bac mobile se déplaçant verticalement entre le bief amont et le bief aval.  La masse de chaque bac rempli d'eau est équilibrée par des contrepoids.  La machinerie comprend, en outre,  un peu moins de 300 câbles d'acier et de nombreux treuils munis chacun d'un réducteur de vitesse.  Les bacs font 119 m de long sur 17 m de large.  La manœuvre pour racheter la dénivellation de l'ordre de 73 m  dure près de sept minutes.  Il a fallu deux décennies aux bâtisseurs pour ériger ce gigantesque ouvrage d'art qui remplace les quatre ascenseurs hydrauliques, classés patrimoine mondial par l'UNESCO et deux écluses du Canal historique du Centre.

 

 
 

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