La « Petite
Reine » bénéficie d’une aura légendaire.
Toutefois, dans le domaine des deux-roues, elle est rejointe
aujourd’hui par un autre phénomène de société qu’est la « dolce
VESPA ».
Il était une
fois… dans un bistrot de Montmartre,
une discussion entre
Jean Cocteau et Curzio Malaparte.
Jean
Cocteau :
« Les Français sont des Italiens de mauvaise humeur.
Les Italiens sont des Français de bonne humeur »
Curzio
Malaparte :
« Je me console de savoir que la bicyclette a été
inventée par un Italien de mauvaise humeur : un Français.
Un Français, c’est tout de même un latin ! Car, s’il y a au
monde quelque chose qui mérite d’avoir été inventé par un
Italien, c’est bien la bicyclette »
A l’époque
où les deux écrivains se plaisaient à chinoiser pour des
queues de cerise, Enrico Piaggio, grâce au génie de son
ingénieur D’Ascanio, mettait au point un deux-roues avec un
plancher plat permettant aux femmes et aux ecclésiastiques
de le conduire.
La
« MP6 »
(Moto Piaggio 6) venait de naître et en la voyant,
l’industriel s’exclama : « Ha la vita stretta…pare une
Vespa ! »
(Cela ressemble à une guêpe !).
C’est ainsi
que le nom de VESPA fut donné à ce scooter qui va devenir un
mythe, une légende 60 ans après.
Au fil du temps, Vespa est devenu une manière d’être, de
penser et de s’exprimer.
Comme le
cyclotourisme, c’est une philosophie et un art de vivre.

Depuis le film Vacances romaines,
la Vespa a rejoint la mythologie.
Petit éloge de la VESPA
« La Vespa est la revanche contre les tyrannies de la
société et les complexes de castration. Elle redonne à
l’amour le piment de l’enlèvement d’Europe par Jupiter
déguisé en taureau et de tous les enlèvements à cheval, au
temps des galops.
Emportant en croupe sa bien-aimée, le mâle retrouve son
audace de ravisseur. Il n’enfourche pas la Vespa comme une
moto. Il est assis sur sa selle, comme sur le siège d’un
char. Ses pieds ne s’accrochent pas désespérément à des
pédales, comme les pattes d’un crapaud. Il les pose
majestueusement sur un tablier de métal. Les bras écartés,
la tête droite, il tient les deux poignées du guidon comme
des rênes.
Quant à la cavalière, la ravie, elle retrouve
instinctivement la grâce des aïeules qui, en croupe,
s’enfuyaient vers l’amour.
Elle enlace son conducteur d’une main sous la veste, semble
chercher le cœur.
Le démarrage la projette contre son cavalier. Elle se
cramponne à lui. Elle est la proie consentante, la
captive. Sa jupe flotte, comme au temps des robes longues
épandues sur les croupes des destriers. »
Paul
Guth
Extrait du "Le Mariage du Naïf"
bruffaertsjo@skynet.be
|