José Bruffaerts       Ecrivain Public

 

     
 

Une année sur la Terre

Cette année-là,
La planète bleue affronte la colère des Dieux.
La déesse Gaïa précipite de nombreux adieux. 

Cette année-là,
Le BIG fête son 25me anniversaire.
Condamné à rouler dans la pampa
Je renonce à  l’objectif-Angleterre.
Puis, tout tombe de Charybde en Scylla.
Que de calamités, cette année-là. 

Haïti anéanti, séisme au Chili.
Hadès, lassé par l’arrogance de l’Homme
Sort fou de rage hors de son lit
Et déverse le Styx entier sur icelui sa pomme.
    Un volcan enfume l’Europe,
Paralysie du trafic aérien au top.
Tragédie aux J.O de Vancouver.
BIG rendez-vous en Angleterre,
Sans l’auteur de ses lignes,
Qui pusillanime et  indigne,
  S’enterre
De peur de forcer une guéguerre.
Un big boum à Lîdje,
Un immeuble réduit en porridge
Une catastrophe ferroviaire à Hal
A marquer d’une pierre blanche dans les annales.
Xynthia ravage la France.
Jean Ferrat tire sa révérence :
 Pourtant sa montagne était si belle
Comment peut-on s’imaginer
En voyant un vol d’hirondelles
Que l’automne vient d’arriver.
Balpeau, c’est l’hiver qui a frappé.
Une hécatombe de V.I.P.
R.I.P

Des artistes,
 Terzieff, Donnadieu, Jean Simmons, Roger Pierre,

Tony Curtis, Georges Wilson, Martine Sarcey, Giraudeau,
 
Ginette Garcin, Pierre Vaneck, et Bruno Cremer.
R.I.P

Des dialoguistes,
Black Edwards, Arthur Penn, Cécile Aubry, Alain Corneau,
 
Claude Chabrol, Denis Hopper et Eric Rohmer,
Et cette obsession du Genou de Claire.
R.I.P

Des Bd-fabulistes,
Fabuleux comme Tibet
 Et son héros  Ric Hochet.
Alix et son père Jacques Martin,
Pionnier du Journal de Tintin.
Philippe Bertrand et sa Linda,
Plus sexy que Lady Gaga.
R.I.P

Des auteurs humanistes,
Bernard Clavel, Salinger et Kundera
Pour ne citer que ceux-là.
R.I.P

Et encore
Il y a ce Gérard Berliner
Qui m’arrache les larmes du corps
Avec son histoire de Louise sous la Grande Guerre.
C’est le Bon Dieu qui l’a aidé.
C’est le Bon Dieu qui l’a fauché.
R.I.P

Un humoriste
Exit Topaloff à la peau du ventre bien tendu.
Il ne dira plus jamais merci au petit Jésus.
R.I.P

Des cyclistes
Laurent Fignon, Ballerini, Nino Defilippis,

Van Genechten, Impanis et Guy Lapébie.

Plus j’y pense et moins j’oublie.
R.I.P

Les BIG-cyclotouristes,
Mon copain Germain, Grevink et Piero Rota.
Tous passés de vie à trépas.
Plus j’y pense et plus je contriste.
R.I.P

Lech Kaczyncki & Maria Kaczynska,
Des crashés polonais pour l’éternité.
R.I.P

Déluge chez les Cariocas
Qui ne savent plus à quel saint se vouer.
La marée noire sur les côtes de Louisiane,
La rouge au royaume des tsiganes.
Crues historiques au Queensland,
Crocos et serpents délogent les habitants.
Alerte rouge au Pakistan, l’Indus emporté,
Les Penjâbis déracinés.
Deux présidents ivoiriens !
Lequel des deux est-il luciférien ?
La Russie en feu, Le Var balayé par les eaux.
Les usagers de la route se gelant les pinceaux.

A quand le grand chaos ?

Après ce raz de marée des éléments déchaînés,
Bonjour la vague des pédophiles tonsurés,
Des politiciens extrémistes,
Qui font le lit des fondamentalistes,
Des racistes et des terroristes.

Il y a eu tout ça
Et puis malgré tout ça,
Cette année-là,
On  recense parfois un émoi. 

Spartacus s’imposant comme le « Flandrien » ?
L’année des records,
C’est pour Philippe et « El pistolero » Contador
Les deux valent leur pesant d’or.

Mautirolo sacré Super Big parrain.
Putain ! En voilà un qui monte au train.
Faut pas oublier les Jacquemin,
Le parrain et la marraine du Rosier
Qui épargnent le déshonneur à l’écrivassier
Car sans eux, pas de table ronde à Langeac.
Ils sauvent sa saison d’un Big couac.
Expo universelle de Shangaï,
Un succès et Banzaï
Pour la Roja impériale
Et la vuvuzela, reine du Mundial.
33 mineurs chiliens miraculés,
Un sauvetage qui émeut le monde entier.
Bicentenaire année Chopin,
Aussi celle du poulpe-devin.
Un dissident chinois nobélisé
Au grand dam des maoïstes offusqués.
Retour des soldats du désert
Mais l’Iraq sortira-t-elle un jour de son enfer ?

Pendant de temps-là, on chante en Belgique

Oh la la la
C’est magnifique !
Des crises d’amour
Qui durent  six mois, un jour
Oh la la la
Mais c’est magnifique
Et faire un jour
Un mariage d’amour
C’est magnifique.

Il y a eu tout ça
Et puis malgré tout ça,
Un fait d’armes que je ne suis pas prêt d’oublier.
Fréderic, mon seul et unique héritier
Qu’une taupinière rend irascible
Au Mont-Roland  décroche la starlette inaccessible

Cette année-là
J’ai capitulé devant les caprices des Dieux
Il n’y a plus qu’à panser les bleus

C’était l’année 2010.

 

J.BRUFFAERTS

 

  
Autres fantaisies

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