José Bruffaerts       Ecrivain Public

 

     
 

 

                          LA CLERMONTANE
 


La Clermontane ? Diable, qu’est-ce que c’est ? Un petit blanc auvergnat de derrière les fagots? Un chant révolutionnaire forézien ? Un parfum cantalien ? Une brise sortie tout droit du temple de Diane qui caresse en douce l’échine d’un randonneur pendant tout un périple ?


Zéro sur toute la ligne ! C’est une super réalisation auvergnate ! Une amusette, une longue balade jalonnée de 34 cols – et autant de côtes – totalisant plus de 13.500 m de dénivellation qui se faufile dans un écrin de verdure où la circulation automobile est quasi nulle. Une initiative de l’A.C.Clermontoise qui vous propose une randonnée permanente au cœur de la France profonde. Par monts et par vaux. Aussi, est-il impératif, en contrepartie, « d’être bien dans sa tête » et de disposer des braquets bien affûtés ! L’humilité est le gage de la réussite car «La Clermontane » souffle le chaud et le froid. La sorcière guette le cyclo-randonneur dès les premières pédalées. Pour ma part, elle me fixa dans son collimateur dès l’évanescence de l’euphorie de la mise en route du petit matin et ne me lâcha les baskets – quelques jours plus tard - que lorsqu’elle sentit que je lui échappais et elle se mit aussitôt à saper Dominique, mon coéquipier, à le miner, à le turlupiner, à l’accabler d’ennuis mécaniques. Elle réclamait une victime. Quelle qu’elle fût !


Mais pour bien faire, si nous remontions le cours de nos péripéties ?


21 juillet 2000.

Le jour de la fête nationale belge.

Clermont-Ferrand (Le Brézet) - Claude, notre hôte de la veille, nous cueille au saut du lit, bien avant le chant du coq, et nous offre pour notre mise en route le col de Jallat. De plus, il nous précise les coordonnées du col de La Croix des Gardes que nous inaugurons avant la date officielle. C’est ce qu’on appelle un lever de rideau en fanfare. Tant et si bien que 3 cols « sup » sont franchis bien avant la pause de midi. Les Monts du Livradois ne posent pas problème. Il est vrai que nos munitions restent intactes quoique la longue ascension du col de la Dételée via St Genès la Tour nous paraisse quelque peu harassante. Emplettes et pointage à St Germain de l’Herm. Les synclinaux succèdent sans répit aux anticlinaux. La sorcière met alors en place un lent travail de sape dont les manigances échappent à ma vigilance. A tel point qu’à Lavaudieu, je rayonne de santé sous le porche du cloître.


Or, quelques bornes plus loin, à la sortie du village de Domeyrat, je rends les honneurs du pied dans la côte de La Chomette. Anéanti, vidé, lessivé. Mes yeux ont été plus grands que mes guibolles qui crient grâce et m’implorent d’écourter l’étape.
Dans la guinguette du hameau, deux bières froides me donnent un super frissonnement de très courte durée, heureusement ! Une rapide concertation nous engage à boycotter la boucle de Chilhac au profit des voies à grande circulation à destination de Langeac, dont on fait notre première ville étape. Coup de bol, nous occupons les deux dernières places vacantes du gîte du camping. Nous sommes satisfaits de la journée. En effet, notre timing est largement respecté puisque plus de 150 km ont été accomplis. Petite lessive quotidienne, repas du soir dans un bar PMU du bourg qui prépare les fêtes traditionnelles de La Fayette, ensuite soirée « cool » au gîte d’étape dans lequel nous sommes seuls, tous les autres logeurs ayant annulés au dernier moment leur réservation.
 

22 juillet 2000.

Le lendemain, le jour du sabbat. Langeac. 7h30. Rien ne sert de courir puisque nous sommes en avance sur l’horaire.
Dès la sortie de la bourgade, un vent debout pas possible freine notre progression. Eole, qui sème la zizanie dans notre belle confiance, remet en cause notre planning de progression. Les premiers contreforts des Monts de la Margeride vont se charger de mettre les esprits au clair. En effet, ces monts ont une particularité que j’ai rarement retrouvée ailleurs. Ils donnent l’impression de monter sans arrêt, sans jamais redescendre ! Les sommets sont logés aux abonnés absents puisque les côtes finissent très souvent en faux plat. Ainsi, la côte de Chazelles n’est ni plus ni moins une vacherie des organisateurs. Une grimpette ad honores. Ce n’est pas la descente sur Saugues qui permet de se refaire une santé.
La petite ville étape sur le chemin de St Jacques de Compostelle est en effervescence. C’est le jour du marché. L’affluence matinale, qui règne sur la place St Médard, nous empêche de lever la tête pour admirer la « Tour des Anglais ». Aussi, dès que nos sacoches regorgent de victuailles, notre premier soin est d’aller casser une petite graine dans un terrain vague d’un faubourg de la ville. Il est encore trop tôt pour la méridienne. Donc, on s’en va digérer sur les pentes du Val d’Allier que, pour ma part, je négocie de plus en plus péniblement. Tant et si bien que je m’affale sur un carré d’herbe à l’entrée de Chambon le Château. Epuisé, mort alors que le compteur indique à peine 50 bornes. Lamentable ! Dix minutes plus tard, les deux blondes éclusées sur la place du village, n’ont pas le chic de me donner le coup de fouet espéré. Au contraire, l’agonie se profile à l’horizon. Sur proposition de Dominique, à la sortie d’Ancette, nous nous écartons de l’itinéraire et nous échouons sur un lit d’hôtel à Grandrieu. Il est 14h30. Je suis cuit, j’abandonne, je renonce au challenge. Terminé « La Clermontane ».


Toute l’après-midi sera consacré à flâner et à paresser sous une tonnelle de terrasse où l’on tue le temps à faire le point. En réalité, grâce à l’étape de la veille, nous sommes encore tout juste dans les temps que nous nous sommes imposé. Aussi, Dominique propose-t-il de réintégrer dès le lendemain la « Via Clermontana » et de ré-envisager la situation dans les Cévennes.

Son idée ne m’emballe pas mais comme il y a un chapelet de cols à épingler à une encablure de Grandieu, je me laisse convaincre à poursuivre mon calvaire. Ma boulimie de cols se révèle le meilleur adjuvant pour noyer ma détresse. En outre un gros dodo sur cette bonne parole et… qui vivra verra… demain, c’est un autre jour !
 


23 juillet 2000.

Troisième jour, le jour du Seigneur. Grandrieu. S’il existe un dieu des cyclos, c’est aujourd’hui ou jamais !
Le coq se prélasse encore dans les duvets d’une hétaïre. On se retire de l’hôtel sur la pointe des pieds. Comme d’habitude, séance laborieuse d’arrimage et nous voilà d’attaque pour conquérir les monts de La Lozère. Trois tours de roue suffisent pour me rendre compte que j’ai percé à l’arrière. Le comble, c’est qu’on a glandé tout un après-midi et qu’il me faut remplacer, à 6h10 du mat, la chambre d’un pneu tailladé par un minuscule silex.

La mise en route est douloureuse. Mes méninges font le ménage. Je suis obligé de me faire violence à la moindre élévation de relief. Dominique admire la lande dont les touffes de genêts l’intriguent. J’en n'ai rien à cirer, j’ai la tête ailleurs.

Pont des 7 Trous. Avant d’épouser le parcours de « La Clermontane », on s’accorde un petit « extra » en accrochant le col de la Baraque des Bouviers à notre tableau de chasse. Rien de tel pour requinquer les jambettes. Les autres cols de la crête sont franchis les doigts dans le nez. La violente tempête de fin du siècle laisse, ici, de profondes cicatrices.
Terminées les hautes terres de la Margeride où les côtes ne font que monter et ne descendent jamais. Place aux cols francs. C’est à dire après une rude montée, vive la descente aussi raide.
Châteauneuf-de-Randon - Pointage et pause café à l’Habitarelle à côté du cénotaphe Du Guesclin. Des coups de tonnerre déchirent le ciel au-dessus de la nationale en direction de Mende. Or, comme nous avons décidé de faire un petit crochet par le col de la Pierre Plantée de la N88, nous contrôlons une ultime fois l’herméticité des sacoches et préparons à portée de main nos vêtements de pluie. L’air est électrisé. Les éclairs, qui zèbrent le ciel à l’horizon, ne me rassurent pas. Au pied du col, le déluge s’abat sur nos têtes dans un tintamarre de tous les diables. De courte durée. Toutefois, une heure plus tard, l’ascension du Goulet se fait encore dans une atmosphère humide. A Belvezet, au pied du col, Dominique consulte la carte et découvre un col de rabiot moyennant un détour de 2 bornes. Une aubaine ! La route grimpe très légèrement à la sortie du village. Pas de col à première vue. Je poursuis l’effort malgré la route en réfection. Dominique est à la traîne. Logique puisque de col, il n’y en aura jamais à cet endroit. Un peu plus tard, il m’avouera qu’il s’était tout simplement trompé de départementale. Résultat de la méprise : l’ascension du col du Goulet est faite dans un milieu boisé avec un vent favorable par la voie « est » moins pentue mais plus longue que le versant « nord ».
Ce n’est plus le moral qui me préoccupe maintenant mais des ennuis de selle. L’ischion gauche est boursouflé ; ça m’annonce bien du plaisir.

Descente vertigineuse sur Le Bleymard où l’on casse la croûte sur le muret du « Trésor Public » au pied de l’épouvantail de la journée et devant la tronche de « Colona » » un mafioso corse recherché par toutes les Forces de l’Ordre de la République.
Le col des Finiels est gravi avec plus de facilité que prévu malgré un violent vent de face. La seconde partie de l’ascension, après la station de ski, est totalement dénudée, sans un arbre ni le moindre chaos de pierre, à l’inverse du versant opposé. Dominique, qui m’a attendu là, mène le train maintenant et, je me planque dans son sillage. J’aime bien de sucer une roue à l’occasion !


Le Pont-de-Montvert. Jusqu’ici, nous n’avions rencontré que très peu de vacanciers. Ce n’est pas le cas au bord du Tarn, où malgré le temps maussade, les touristes se bousculent sur les terrasses des bistrots. La bourgade me rappelle les souvenirs épiques du temps où je chassais les cols pour entrer au club des Cent Cols. Mais ça, c’est une vieille histoire.
La montée au train du col du Sapet n’est qu’une formalité. Toutefois, la pluie nous rattrape dans la descente très technique au-dessus de St Julien d’Arpaon, dangereusement parsemée de queues de fleurs de châtaigniers.
Le col de l’Houmenet, qui m’avait paru facile en son temps en compagnie de cousin André, me semble interminable sous la pluie. Cette impression, je la dois probablement au fait que l’ascension proprement dite ne prend réellement fin qu’à Barre des Cévennes. La journée s’achève au gîte d’étape, tenu par la « famiglia Combes », sur lequel se rabat aussi des campeurs détrempés. Une bonne adresse qui sert un repas du soir fin et copieux. Une ripaille pour randonneurs affamés. A table, échange d’idées « tous azimuts » et dodo, au dortoir, entre papa, maman et leurs mômes.

24 juillet 2000.

Le jour de la Lune. Barre des Cévennes. Réveil à la pique du jour. Il ne pleut plus. C’est bon signe mais tous les sommets des Cévennes sont auréolés de nuages prêts à pleurer. Il y a de quoi hésiter de se lancer à l’aventure. Comme on n’est pas là pour penser – puisque les béguines sont payées pour – on plonge à tombeau ouvert sur Ste Croix Vallée Française où nous espérons trouver une boulangerie ouverte ! Que dalle, le boulanger est encore au pieu avec sa boulangère ! Ceinture, oblige. Courte mais très sèche montée vers St Roman-de-Tousque. Sur la pointe de ma selle pour respecter la fesse abîmée ! Rien à croûter dans le hameau ! Dominique épingle le col de l’Exil et fond bientôt sur moi comme un aigle dans la descente vers Les Plantiers.
Arrêt - emplettes dans un « multiservices » - pointage – petit déjeuner en plein air au pied du col de l’Asclier. Les appréhensions du petit matin au point de vue météo s’estompent.
C’est à ma main que je passe le col, qui me laisse une impression mitigée par rapport à l’ascension dans la « Huit en Gardonenque » de 84. Au sommet, Dominique m’attend sagement près du pont moutonnier. Descente rapide sur Sumène. Le climat méditerranéen nous reçoit les bras ouverts. La douceur du midi chasse les dernières craintes ! Cette fois, « La Clermontane » s’impose plus que jamais à l’ordre du jour.


Ganges. Les BPF ne nous intéressent pas. Par contre, il est hors de question de louper les deux cols qui se trouvent à une encablure de la ville. Je ne m’attarderai pas sur le col de La Cyre qui est une amusette pour un « Faustino » précoce en mal d’exploits. Quant au col de Carbonille, qui est une voie à grande circulation – quoique déserte à l’heure de la méridienne -, il est malaisé de par son approche fastidieuse. En obliquant à droite peu après le col en direction du Pont d’Issensac, la route remonte de plus belle et nous contraint à plusieurs coups de reins pour rester en selle. C’est le vice caché pour se rendre au Causse de la Selle ! Cette variante du parcours nous fait brûler autant de cartouches que si nous étions restés sur le versant opposé de la rivière.
Les gorges de l’Hérault sont dévalées à fond la caisse. Ce n’est qu’à St Guilhem-le-Désert que nous relâchons la pression. La journée est déjà bonne. Nous reprenons de l’avance sur l’horaire. En outre, la crème « Nivéa » opère des miracles au niveau de l’arrière-train. Celui du plumitif, bien sûr ! Une petite erreur en fin de parcours nous propulse pendant 3 kilomètres sur la bretelle de l’autoroute qui circule autour de Clermont l’Hérault. Le temps d’un coup de klaxon et d’un long sprint, et nous voilà rendu au centre de Clermont où nous échouons à l’hôtel Terminus. Il fait bon. Promenade vespérale au cœur de la ville et pour clôturer la soirée, repas du soir sur la terrasse du « Tournesol ». Dominique n’apprécie pas trop l’adresse du « Routard ».
La vie est belle ; tout tourne rond maintenant ; il ne suffit plus qu’à remonter sur Clermont-Ferrand. Il n’y a plus qu’à…


 

25 juillet 2000
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Le jour de Mars. Clermont l’Hérault. Désormais, fidèles à notre résolution, nous nous éclipsons de l’hôtel avant le lever du jour. Le tout Clermont dort encore, excepté le rare ouvrier qui prend sa pose à l’usine. La route nous appartient. Après les dolomites de Mourèze, nous entrons dans un monde que nous connaissons un peu pour l’avoir déjà parcouru en 94. Le site paléontologique de La Lieude, les bauxites du col de La Merquière, le col de Dio sont des vieilles connaissances. Bonjour les dégâts ici quand le soleil tape. Et puis y’a sans cesse d’la bosse ; rien de plus normal puisque nous remontons sur le plateau du Larzac. Trois petits cols au pays des sources et des monts d’Orb. Ensuite, un café crème et une bibine à Ceihles, qui est le tournant psychologique de la randonnée puisque nous sommes passés maintenant dans la deuxième moitié de l’itinéraire. Plus de 500 kilomètres ont déjà été passés à la moulinette ! Plus de raison de prendre la tangente pour rallier Clermont-Ferrand. A Clapier, la tentation est trop forte, nous ne résistons pas à faire un crochet jusqu’au Pas du Licous. Il arrive que la colite soit une maladie incurable. Je crains fort qu’elle ne le soit dans notre cas.

L'ami Dominique dans le col de Dio

Enfin le relief nous accorde un moment de répit suivi d’une légère descente sur Fondamente et, rebelote, ça se remet à grimper vers Cornus en pente douce, avec çà et là, un raidillon.
Midi sonne quand nous approchons les premières maisons de Cornus. Nous n’avons plus rien à nous mettre sous la dent.
Dominique se précipite chez le boulanger, en ressort aussi vite et, s’engouffre aussitôt chez les Trois Mousquetaires. Voilà, c’est à de tels détails qu’on détecte les différences entre les routards. Alors que Dominique se préoccupe de la boustifaille, moi je m’occupe de faire tamponner la carte de route. L’épigastre face à l’esprit pointeur ! Comme quoi, cela a des bons côtés parfois qu’il y en ait au moins un de l’équipe qui ait les pieds sur terre.
Bref, on se remplit la panse sur un banc public à côté de l’épicerie.
Nous ne nous attardons pas dans le village. D’ailleurs, de prime abord, il n’y a rien de transcendant à visiter. A la sortie du « S » du village, Dominique lève le bras. Crevaison à l’arrière. Pendant qu’il rafistole, j’en profite pour remettre un peu de pression dans mon pneu arrière. Sur ces entrefaites, il me confirme qu’un rayon de sa roue arrière a vendu son âme à la sorcière. La roue voile mais dans les limites de l’acceptable.
Quelques hectomètres plus loin, c’est à mon tour de jouer les mécanos de fortune. Grâce à mon savoir-faire, j’ai abîmé la valve de la pipette qui joue un petit air de musique de chambre. Cet air impromptu me donne l’occasion de constater que le pneu est au bout du rouleau. La chape du pneumatique montre le bout du nez à de nombreux endroits. L’urgence s’impose comme pour Dominique. Or, comme on se trouve en rase campagne, il est décidé de faire le point dans la petite localité du Caylar après la visite de La Couvertoirade. Mais si ! Mais si ! Nous prenons aussi le temps de visiter !
Une consolation ! Peu après Cornus, la carte Michelin renseigne une cote 300 sur la départementale. Faux ! archi faux puisqu’une fois sur les hauteurs du village, on reste sur un plateau désertique pour rejoindre le vieux village fortifié des templiers de La Couvertoirade. Encore un lieu qui, baigné de mystère, tire l’âme de sa léthargie mais que les marchands de cochonneries et autres artistes à la petite semaine galvaudent par esprit de lucre.
Au Caylar, il faut nous rendre à l’évidence que les vélocistes ne sont pas légion dans la région. Nous avons le choix entre Millau, qui nous écarte de l’itinéraire, Lodève, qui est un net retour en arrière, et Le Vigan, qui moyennant une petite accommodation du parcours, reste la solution du bon sens. Ces ennuis mécaniques nous font perdre le fil de nos idées. En effet, ils nous font oublier le Pas des Gavaches que nous comptions chasser à la sortie du Caylar.
Comme les hameaux du Larzac que nous traversons ne débordent pas de vie sur le plan de l’infrastructure touristique, nous convenons de ne pas faire la fine bouche en ce qui concerne l’hébergement. Le premier établissement qui se présente sur notre chemin est l’Hôtel des Tilleuls à St Maurice-de-Navacelles, la plus grande commune du Larzac méridional. Le logement est quelconque mais la fenêtre s’ouvre, pour le plus grand plaisir de Dominique, sur la cour de récréation de l’école communale. Il ne lui en faut pas plus pour être heureux ! Pour ce qui est du souper, nous devons nous contenter d’un sandwich. La cuisine fait relâche. Maigre pitance pour des randonneurs ! Et encore, nous sommes bienheureux de notre sort car le grand éclusier céleste a ouvert toutes les vannes en même temps. Il noie notre déception d’une bonne bouffe.

26 juillet 2000.

Sixième jour du périple, le jour de Mercure. St Maurice-de-Navacelles. Une lumière blafarde nous enveloppe en ce petit matin. Il fait frisquet. La steppe, que nous traversons est plantée de graminées et, sur tout son long, jalonnée de clôtures. Bien vite, nous parvenons à la Baume d’Auriol sur les hauteurs du cirque de Navacelles. Des mobilhomes stationnent en désordre entre les épineux rabougris. Silence complet. Dame nature se donne en spectacle et fait des merveilles. Nous admirons en toute quiétude le site grandiose qui est entouré de spectaculaires falaises calcaires. Hélas, l’heure n’est pas à la rêverie. Il faut que nous soyons au Vigan pour l’ouverture du magasin de cycles. Or, la route est encore longue. En effet, pour y arriver, nous devons plonger au cœur du canyon où serpente « la Vis », en ressortir par le versant opposé soit 320 m de dénivelée à gravir en quelque 4 kilomètres par une succession de virages sculptés dans le calcaire tendre, gagner le col de Campviel, rebrousser chemin et traverser le relief en montagnes russes du causse de Blandas pour en terminer par la longue descente vertigineuse de Montdardier qui aboutit à 2 bornes de notre point de chute matinal. Les vallées cévenoles reposent toutes sous un épais matelas de nuages.
Le Vigan. 9h. Les boutiques ouvrent leur porte. La vélociste de « Cyclos Scouts » ne perd pas de temps et appelle son mécano qui se penche sur-le-champ sur la roue de Dominique. Trois quarts d’heure plus tard, on s’offre une légère collation sur une terrasse sous la fraîcheur des platanes de la place. En outre, je réserve deux lits dans un gîte à Mas de Val sur le causse Méjean. On peut enfin gravir le géant des Cévennes sans l’ombre désagréable de l’épée de Damoclès.
Que les organisateurs nous pardonnent mais après les heures d’incertitude que nous venions de vivre, il était hors de question de repiquer sur Alzon. Donc, c’est par la voie directe que nous nous élançons vers le Mont Aigoual.
Laborieuse ascension mais dans les normes bruffaertsiennes. Lent, de plus en plus lent. Col du Minier : Dominique se trouve dans l’obligation de poireauter un quart d’heure avant de me voir pointer à l’horizon. Je poursuis sans m’arrêter jusqu’à L’Espérou. De très nombreux chalets bordent la route.
Comme c’est l’heure du berger, nous mettons un terme à notre bel effort dans un resto du carrefour. Les cyclistes affluent de toutes parts. On prend du bon temps. Après le repas, nous nous empressons de remplir nos sacoches de vivres pour assurer la pitance du soir. Et nous voilà reparti à l’assaut de l’Aigoual les batteries rechargées et du moral à revendre.
Peu avant le col de Prat Peirot, Dominique revient à ma rencontre. Qu’est-ce qui se passe ? Il est décomposé ! La sorcière vient de l’exécuter sans pitié. A bout de main, il me tend une pédale qui s’est brisée « net ». Aucune chance de rafistoler sur place. Pour Dominique, pas question de retourner au Vigan. Une concertation expresse nous amène à partager les vivres (au cas où…) et à accorder nos violons pour l’éventuel regroupement de l’équipe. Alors que je prolonge mon ascension vers l’Aigoual, lui, par contre, prend la direction de Florac. Ensuite, comme je n’aime pas déroger à mon train sénatorial, je déambule sur le causse Méjean en ressassant, binant et arrosant mes sempiternelles salades qui n’ont malheureusement jamais fait avancer le « schmilblick » et qui ne le feront jamais ! Le causse Méjean se prête à la méditation. En effet, ça monte et ça descend constamment dans un paysage quasi désertique.

Mas de Val. Trois chaumières égarées au cœur du causse Méjean. Je partage le gîte d’étape avec un couple de randonneurs pédestres. Aucune étincelle de dialogue entre nous ! C’est rare, mais ça arrive ! Mes ablutions vespérales terminées, je n’ai plus l’espoir de revoir mon partenaire dans la soirée. Or, à peine ai-je le temps d’aérer mes frusques que j’entends une voix connue :

- José, t’es là ?

Et Dominique apparaît, fier comme Artaban, et me conte par le détail sa débrouille.
Il ne vient pas de Florac car, après consultation auprès d’un patriarche bien informé, celui-ci l’a détourné sur Meyrueis chez un commerçant qui s’occupe de la location de « bikes ».
Ce dernier a fini par trouver dans son fourbi une paire de pédales décentes. Et Dominique de remonter à fond la caisse le causse Méjean.
Enfin, le principal, c’est l’union retrouvée ! Le gîte est convenable et, le coup de rouge affûte les appétits du lendemain.

Massif de l'Aigoual

Causse Méjean

27 juillet 2000.

Le jour de Jupiter. Mas de Val. Le jour se lève sur le causse. Nous avons à peine parcouru trois kilomètres et je suis contraint de farfouiller au fond d’un sac à la recherche d’une paire de gants en laine.
Le bleu du ciel est caillant et je me félicite d’avoir enfiler des collants. Bien vite cependant, la douceur du matin chasse les frimas de la nuit.
Le col de Rieisse, qui est le premier coup de reins de l’étape, donne accès à la descente vertigineuse dans les gorges du Tarn. Une fois de plus, je m’agrippe aux cocottes des freins, un réflexe qui me rend moins franc que Dominique dans les descentes à flanc de montagne. En face, de l’autre côté des gorges, la route s’accroche au rocher et décrit des lacets sur toute la surface de la paroi rocheuse. C’est un panorama impressionnant, d’autant plus quand on sait que c’est l’obstacle à franchir dans la prochaine demi-heure.
Les Vignes. Break et pointage sur les bords du Tarn. Les âmes de la localité se prélassent encore dans les bras de Morphée. Sauf la patronne de café qui est de service. Pour le grand bonheur du tamponné.
La remontée sur le causse Sauveterre est moins spectaculaire et surtout moins raide par rapport à l’effet ressenti sur le versant opposé.
Nous écartons le « Point Sublime » de notre route et fonçons sur la Baraque de Trémolet. Le paysage se fait plus accueillant. A ce carrefour, nous délaissons la voie directe et nous nous payons un petit crochet par le col de la Longue Louve avant de saluer le «Sabot de Malepeyre » à proximité de La Canourgue.
La Canourgue, petite ville accorte – briefing autour d’un café crème et d’une tablette de chocolat. Le soleil donne. Nous fourbissons nos armes en fonction du repas du midi. Or, après consultation de la carte, nous convenons que seul un village tel que St Germain-du-Teil est en mesure de répondre à nos exigences culinaires.

D’autre part, Dominique ne tient pas à se promener du côté d’Auxillac. Pourquoi ? Mystère ? Me cache-t-il quelque chose ? La sorcière trame-t-elle encore une revanche ? Qui sait ! Quoi qu’il en soit, ce n’est plus une infidélité de plus à « La Clermontane » qui va changer le cours de l’histoire. Sans perdre du temps, nous mettons le cap sur Banassac où nous traversons le Lot et empruntons la nationale sur deux bornes avant de nous élancer à l’assaut de la départementale bardée de chevrons qui aboutit au col de Trebatut en passant par St Germain-du-T. L’amorce de cette « blanche » est raide et enjambe l’autoroute A75 où la circulation est quasi nulle.
St Germain-du-Teil, malgré que ce soit un village quelconque, fait notre bonheur puisque nous desserrons les cale-pieds sur la place municipale. Deux secondes plus tard, je tombe la casquette et nous entrons casser la croûte au restaurant « Les 4 Saisons ». Un steak à cheval arrosé de rouge cale notre estomac pour la suite de l’ascension.
Nous sommes aux portes de l’Aubrac. Au col de Bonnecombe, nous découvrons les immenses espaces habillés de vert dont l’uniformité n’est interrompue que, çà et là, par une ferme ou un troupeau de bovins. Bigre ! ! Il s’en dégage une certaine froideur. Et toujours, la route qui continue sans cesse à vallonner.

Nasbinals - 15h30 - 94 km au compteur – break au bar du « Progrès » dans la petite ville étape sur le chemin de St Jacques de Compostelle.
Dominique m’annonce vertement qu’il ne va pas plus loin. La sorcière a frappé dans l’Aubrac. Deux rayons de la roue arrière sont brisés. Comme de bien entendu, il n’y a pas un marchand de vélos dans le quartier. On tient illico un conseil de crise. Je me précipite au bureau de tourisme pendant que la victime passe au crible le bottin du téléphone à la recherche d’un vélociste.
Résultat des courses : nous logeons au « Relais d’Argent » dans une chambre mansardée. L’établissement est fort fréquenté. Les clients rentrent et sortent de tous les côtés. Coup de bière au bar et repas en chambre où nous accordons nos violons pour le lendemain. Il en ressort qu’il faut nous séparer. Dominique s’en ira à la première heure sur St Chély d’Apcher où il est attendu par un vélociste et moi, je poursuivrai mon chemin sur la « Via Clermontana ». Regroupement prévu du duo devant Hôtel de Ville de St Flour entre 12 et 14h. En cas de problèmes majeurs, Bruxelles en l’occurrence Nadia, fera office de dispatching en redistribuant les informations à l’un et à l’autre.

L'Aubrac

L'Aubrac

28 juillet 2000.


Le jour de Vénus. Nasbinals. Je diffère mon départ de quelques minutes par rapport à celui de Dominique. La route est détrempée. Il a plu des cordes pendant la deuxième partie de la nuit. Aussi suis-je étonné de voir dans le camping municipal un homme qui dort la tête découverte à la belle étoile dans un seul sac de couchage ! A ne rien y comprendre si plus tard le gars ne connaît pas des ennuis cérébraux !

Vu du sommet d’une éminence, la localité de St Urcize, accrochée à la colline, apparaît altière dans la lumière du petit matin. Pas un chat à fouetter dans le village, ils sont encore tous sous la couette. Je dois me ressaisir car par deux fois l’erreur d’aiguillage n’a jamais aussi présente. D’autant plus que les bancs de brume sont à couper au couteau dans la vallée du Bès. On n’y voit rien. Chemin faisant, je parviens à Fournels où je me plie aux règles du pointage. Causette avec la tenancière du « Café du Midi » qui me confesse les conditions climatiques pourries du mois de juillet.
- Pensez donc mon bon monsieur, il n’y a pas seulement quelques jours d’ici que des riverains ont dû gratter le givre du pare-brise de leur voiture !

Mon problème est ailleurs. C’est dans ce village qu’il faut que je tranche un nœud gordien. Suivre l’itinéraire de « La Clermontane » ou satisfaire ma curiosité et améliorer mon score au challenge des Monts de France. Je n’irai pas par quatre chemins. Individualiste depuis mes premiers tours de roue, il va de soi que je n’en fais qu’à ma tête. D’ailleurs, pour être franc, les carottes étaient cuites bien avant Fournels. Donc je délaisse les gorges de la Truyère pour les crêtes de Mont Chanson. Notez que, par le chemin des écoliers, c’est un véritable bonheur qui vous accompagne sur de longs kilomètres. La chaîne des puys, qui se découvre à l’horizon, vous régale les mirettes par son omniprésence. Voilà une alternative à proposer à l’itinéraire du moins jusqu’au viaduc ferroviaire de Garabit. Cet ouvrage d’art de l’ingénieur Eiffel, dont les exposés m’ont intrigué de tous temps, était en fait, la seconde raison de mon infidélité à « La Clermontane ». Elle sera la dernière. Toutefois, il me faut avouer humblement que cette variante m’aura donné beaucoup de satisfaction malgré le tronçon de route quelconque qui va de Garabit à St Flour.

St Flour, petite ville auvergnate, pique ma curiosité depuis que je compulse la carte de France. Cela fait déjà un bail, croyez-moi !
Vu de loin, cette ville forteresse crève l’horizon d’une prestance qui n’est pas chose courante. La cité épiscopale, veillée par les deux tours sombres de la cathédrale, domine la région des lieues à la ronde. Le coup d’œil vaut le détour.
11h – ville basse. Je consomme une chope sur la terrasse du café de la Gare à front de la nationale qui accède au centre ville.
11H45. Personne à l’horizon. Je bouge vers la ville haute. Sight seeing et flânerie dans les rues piétonnières du centre ville. Je m’impatiente parce que d’après mes calculs mon partenaire aurait déjà dû montrer le bout de son nez. D’accord, il s’est donné une marge de manœuvres qui n’est pas écoulée mais ne résistant plus à mon impatience, je donne un coup de fil à Bruxelles qui m’apprend des nouvelles alarmantes à propos de la santé de son fils cadet. Dès ce moment, les informations tombent comme les dépêches à l’agence Reuter. Mon rôle d’aîné est de dédramatiser les événements. Mais de Dominique, toujours point de nouvelle. Je visite la cathédrale puis, je jette un coup d’œil au bâtiment qui jouxte l’édifice religieux.
Re- coup de fil à Bruxelles qui me refile toute une série de numéros car il faut souligner que mon partenaire a oublié son carnet d’adresses dans la voiture à Clermont-Ferrand. Pour tuer le temps, il ne me reste plus qu’à m’installer devant un demi au bistrot des arcades, sur la Place d’Armes face à la cathédrale, en espérant, comme dans la légende, que le bon dieu de St Flour me fasse hou ! hou ! hou !
13h. Hou ! Hou ! Enfin ! Dominique se fraye un passage sur la Place d’Armes. On s’échange les dernières nouvelles. Je le mets au courant de ce qui se passe à Bruxelles et lui, me raconte ses péripéties de la matinée.

« Ce matin, j’ai été reçu comme un chien dans un jeu de quilles par le marchand de St Chély. Quand je lui ai demandé de refaire le rayonnage de la roue, il m’a envoyé sur les roses. Il a remplacé les deux rayons en m’avertissant cependant que ce rafistolage était branlant et qu’il équivalait à un plâtre sur une jambe de bois. Aussi, m’a-t-il fallu rouler le nez dans le guidon jusqu’à St Flour pour arriver avant la fermeture des magasins. Ce ne sont pas les vélocistes qui manquent à St Flour. Néanmoins, ce n’est que dans le troisième point de vente qu’un marchand se penchera sur ma petite reine et observera que le moyeu arrière navigue au bord de la « Bérézina ». Il n’y a qu’un remède : changer carrément de roue. Sitôt dit, sitôt fait. Voilà, l’explication de la raison de mon arrivée tardive.»

Le duo rétabli, il ne nous reste plus qu’à recharger nos batteries avant de poursuivre notre périple. La terrasse du « Gallia » fait notre affaire. Notre horaire est plus que jamais respecté puisque il nous reste 150 kilomètres à couvrir en 2 ½ jours. Le temps se met à jouer à Jean qui rit et à Jean qui pleure. Nous, on s’en fiche. On est heureux de pédaler ensemble, même si ça ne fait que monter ou descendre.
Talizat. Ferrières St Mary. Break, coup de bière et pointage chez la mère « Tissier ». On taille une bavette avec les autochtones qui ont tôt fait de nous mettre au parfum quant à la suite des opérations. C’est du costaud qui nous attend. Nous attaquons les contreforts du Cézallier, des pentes à forts pourcentages. Aussi, n’allons-nous pas plus loin que Vèze où nous élisons domicile « Chez l’Auvergnat ». C’est un gîte municipal qui fait bar et resto en même temps. Une excellente adresse pour randonneur. Le maître des céans, quand il officie derrière le bar, le vendredi soir, est un joyeux drille haut en couleur qui met de l’ambiance et qui ferait le bonheur d’un caricaturiste.
Quant à la sorcière, cette fois, elle a enfin compris la garce qu’il était temps de nous lâcher les rayons. Tout baigne. Il reste un peu plus de 100 bornes qu’on se propose de parcourir en 1 jour et demi. Du super tourisme. Hélas, nous sommes des randonneurs. Enfin, moi, je fais de mon mieux !

29 juillet 2000.

Neuvième et dernier jour de « La Clermontane ».
Vèze. 7h30. Nos vélos sont lestés, « stand by » pour le départ. La table du petit déjeuner est dressée mais…dans une salle inaccessible fermée à double tour. L’impatience nous gagne peu à peu et comme je fais les cent pas devant le bâtiment, deux clebs me collent aux basques en m’aboyant dessus. Le vacarme réveille probablement la jeune tôlière qui saute dans son collant pour venir nous servir.
De gros nuages menaçants roulent dans le ciel, poussés par un vent impétueux.
« La petite Scandinavie auvergnate » ne déçoit pas nos attentes. Ce pays d’estives est un terrain de rêve pour randonneur. Bien sûr, ça ne fait que monter ou descendre Mais, à la différence des monts de la Margeride, par exemple, le paysage est plus accueillant et dégage davantage une impression de vraie montagne. Et pour preuve, ici au moins, il y a une série de cols à franchir. Ainsi, nous gravissons successivement les cols de la Chanusclade, de Vestizoux et de la Volpilière.

La Godivelle. Par inadvertance, on s’octroie une boucle supplémentaire entre le lac d’en Haut et celui d’en Bas. Nous repiquons sur le col de la Chaumoune via Espinchal. Nous emmenons le braquet et petit à petit, comme nous nous approchons de Besse-en-Chandesse, nous constatons trop tard au lieu dit « Pont d’Anglard » que nous nous sommes fourvoyés. Tant pis pour le lac Pavin ! Je n’aurai qu’à feuilleter mes notes de 1992 pour me rafraîchir la mémoire.
Besse-en Chandon. Le ciel est bleu, un bleu d’hiver en montagne. Des badauds déambulent en survêtement polaire. L’infrastructure hôtelière de la petite cité médiévale est en mesure de répondre à la demande du tourisme de masse. La petite ville grouille de bars, cafés, restos et autres marchands de cochonneries. Midi sonne.
Le moment est venu de se restaurer. La pizzeria de « Mato Coulis » fait notre affaire. Une super buron pour l’épigastre et une super cantaloune pour le pointeur sont nos derniers sursauts cantaliens puisque nous sommes à 50 kilomètres du but.
Murol. Son château en réfection. Une circulation de plus en plus dense.
L’agression sonore refait son apparition. Le petit crochet via le col de la Ventouse nous amène aux portes de Clermont-Ferrand. Plus question maintenant de chercher encore un hébergement à La Font de l’Arbre.
Clermont-Ferrand. Rue Blatin. 17h. « La Clermontane » est terminée, l’heure du bilan a sonné.

9 jours de route – 1050 km - 15.150 m de dénivellation – 44 cols – 2 monts –
1 BIG – des tas de souvenirs.



« La Clermontane » est une randonnée musclée qui mérite largement, au même titre que le « Raid Pyrénéen » ou que l’une des deux «Randonnées Pré-Alpines », de figurer dans l’ouvrage de référence de tout bon cyclotouriste à savoir, « Les 100 plus belles randonnées du cyclotourisme » de J. Durry et J. Seray édité par les éditions Denoël.


 

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