José Bruffaerts       Ecrivain Public

   

 

C’est quand on n’a plus d’espoir qu’il ne faut désespérer de rien.
Sénèque

 
 

 

                                                Malgré tout,
                                    Malgré lui,

 

Malgré tout,
       Malgré lui

Vint le moment d’avaler la bosse
Le Mont Roland, un Mont de France.
Une patate mais quelle rosse !
Ce site familier de ma tendre enfance.
La matinée avait été facile, voire banale
Nous plaisant à cheminer en facteur
De Choisey à Dole, le  long du canal
Dans la bonne ville de Louis Pasteur.

Je revoyais mon histoire,
Un parcours sans histoire
.

Malgré tout,
       Malgré lui

Fred grimpe les premiers degrés du Mont Roland.
Il se souvient de l’époque de son Bianchi,
Pestant en silence et  râlant
Contre son clou, source de soucis.
Pour l’heure nous voilà en plein dans Landon :
Deux casse-couilles et un coup de cul.
C’en est de trop pour mon fiston
Lui, qui est né avec un balai dans le cul.
Comme il ignore la boîte à bonbons,
Ne connaît ni mamie ni tonton,
Il se traîne.  Il est à la ramasse
Et s’offre un enterrement de première classe.
Alors qu’il colle littéralement au goudron,
Charles, mon tonton, impose le train.
Quant à moi, le troisième larron,
Je mets une dent de moins.

Fred écrit sa propre histoire,
Egal à lui-même, il n’y a rien à revoir.

 

Malgré tout,
       Malgré lui

Il n’est pas au bout de ce Mont Roland.
Quand bien même archi cuit et sans allant,
Il refuse de lui rendre les honneurs du pied
Alors qu’il est bel et bien planté.
Mais comme il n’y a pas de camion balai,
Il ne lui reste plus qu’à moudre du braquet.
Toutefois, quoiqu’il soit dit de ne jamais pédaler par orgueil
Fred, comme un pro, fait de cette évidence  son deuil.
Dès lors il se met à compter les pavés,
Des boulets imaginaires qui le mènent au sanctuaire.
Le moral au plus bas, il sue sang et eau pour arriver
Au bout de son calvaire.

Frédéric réécrit son histoire.
Alors, y a-t-il encore de l’espoir ?

 

Le Mont Roland lui fait très mal aux crayons.
C’était pas tout à fait le bon wagon
Pas plus que ça le sera demain,
Je le crains.


Malgré tout,

       Malgré lui

Vint enfin la côte de La Bedugue,
Le chant de cygne de notre fugue.
Là, mon rejeton dépose les armes
Et renvoie le pater à ses larmes.

 

Malgré tout,
       Malgré lui

Une larme d’allégresse,
Je le confesse.

 


Autres élucubrations

 

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