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Venu au cyclotourisme, au
début des années soixante-dix, j’ai pratiqué la discipline
sous tous les aspects : promenades de quelques heures,
randonnées permanentes au long cours (La Clermontane),
brevets à dénivellation (B.C.C.B), brevets sportifs (La
Marmotte), cyclotourisme de nuit, séjour en étoile, etc.
Toutefois, ce sont les voyages itinérants qui ont contribué
à maintenir un équilibre indispensable tout en étanchant ma
soif de la perpétuelle découverte.
Le petit portrait chinois, paru dans « Cyclotourisme (n°450
- 8/97) » (revue officielle de la Fédération Française de
Cyclotourisme), mais réactualisé pour la circonstance permet
de mieux situer ma personnalité sur l’échiquier du
cyclotourisme.
Si vous étiez un écrivain…
JB. : Shakespeare. Sans hésitation. Que Voltaire, Molière et
tous les Racine de la francophonie pardonnent mon insolence
mais…de par ma formation pluriculturelle, mon choix se porte
sur cet auteur d’Outre-Manche qui a couché sur le papier
d’une manière magistrale (même si il y a controverse à son
sujet) les grands sentiments qui animent, charment,
obnubilent et détruisent les hommes depuis la nuit des
temps.
Si vous étiez un livre…
JB. : A l'époque, je n'avais pris en considération que le «
Voyage au bout de la nuit » de Céline. Un itinéraire,
hors du commun et truffé de péripéties, qui met à plat force
problèmes sociaux. Mais l'appréciation d'un livre est un
jugement de valeur qui évolue dans le temps. Aussi
aujourd'hui, n'est-ce pas un ouvrage mais une poignée de
livres qu'il me faudrait citer : "Roots" (Racines) d'Alex
Haley qui est un roman pathétique sur l'esclavagisme; "Les
Cavaliers" de Joseph Kessel qui raconte une aventure
passionnante pour des vrais baroudeurs; "Le Carnaval des
Dieux" de Robert Ruark qui relate une tranche d'histoire de
la décolonisation. En regard de tous ces chefs-d'œuvre, j'ai
une tendance malgré tout à donner une préférence aux "Rois
Maudits" de Maurice Druon et aux "Fortune de France" de
Robert Merle qui, grâce à la verve des conteurs, vulgarisent
l'histoire de France qui en a bien besoin.
Si vous étiez une invention…
JB. : La roue. Une des plus simples à comprendre. Encore
fallait-il y penser ! Or, sans elle, l’humanité serait
plongée à l’heure actuelle dans la profondeur des ténèbres.
Et nous cyclos, nous en serions encore à espérer la venue au
monde du petit génie qui expliquerait la formule π r².
Si vous étiez un paysage…
JB. : La crête de l’Assietta. Une crête alpine où les
superlatifs me font défaut. Des échappées somptueuses sur le
Chaberton, des points de vue exceptionnels sur la vallée de
la Doire Ripaire, des panoramas inoubliables sur le valle de
Chisone. Et…si ma chute, en ces lieux, eût été fatale,
quelle consolation pour un cyclotouriste de tirer sa
révérence en cet endroit sublime. Depuis, j’y suis déjà
retourné à plusieurs reprises.
Si vous étiez un vélo…
JB. : Un vélo « caméléon ». Une bécane qui aurait la faculté
de se transformer selon les circonstances, tantôt en V.T.T,
tantôt en randonneuse. A l’occasion en vélo de course et
pourquoi pas en charrue ! Tout compte fait, tout ne se
résume qu’à une question de détails. Alors pourquoi faire
une discrimination ?
bruffaertsjo@skynet.be

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