José Bruffaerts       Ecrivain Public

   
 

 

 

UNE RONDE EN TAXANDRIE

 
   

Données Techniques

Longueur du trajet : 30 et 76 km
Dénivellation : 140 m
Temps de parcours : une bonne demi-journée à une journée
                            en fonction des arrêts
Balisage : excellent sauf à proximité du canal et dans
              le bois de Vosselaar (cf. "Les filons d'Ariane")
Etat des routes : tronçons de terre battue le long du canal
                        quelques sentiers empierrés et passage dans un
                        bois près de Vosselaar
                        asphalte et plaques de béton
Cotation : très facile
Carte routière : Michelin 533 Régional pli O 14-15
Accès : autoroute A21 – E 34 - sortie 24
Point de départ : Grand-place de Turnhout

 

 
   

Infos touristiques

Fédération de Tourisme de la Province d'Anvers
Koningin Elisabethlei, 16
B - 2018 – Antwerpen
Tel. 03.240.63.73
Fax 03.240.63.83
e-mail : info@tpa.be

 
Toerisme Turnhout
Grote Markt, 44
B - 2300 – Turnhout
Tél. 014.44.33.55 – 44.33.39
Fax 014.44.33.54
e-mail : toerisme@turnhout.be
 
VVV Baarle-Nassau-Hertog
Nieuwstraat, 16
NL – 5111 CW Baarle-Nassau
Tél. 00 31 (0)13 – 5079921

Vélocistes

Wheel Cat
Jef Buyckxstraat, 206
B – 2300 – Turnhout
Tél. 014.42.39.64

 

Le 't Steentje

   
     
 

Localités

 

km
total

 

Curiosités – Précisions

 

 
Turnhout (centre ville)

 

  't Steentje
château des Ducs de Brabant (12e s.)
 
Canal Turnhout-Antwerpen  1  
 Bels Lijntje  
Piste cyclable en site propre
 
 Weelde station 10  
 Baarle-Hertog (centre) 15 Curiosité géopolitique
Weelde station    
Canal Turnhout-Antwerpen 29  

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Binkenroute

   
Canal Turnhout-Antwerpen    
Brug Vier  34  
Looy   Zone boisée
Vosselaar    
Achtzalighedenpad    
Carrefour : RN Turnhout-Herentals 42  
Ets Philips   Zoning industriel
Zeverdonk   Quartier résidentiel
Prieuré de Corsendonk  56 Autrefois célèbre pour sa bibliothèque et ses copistes
Oud-Turnhout (superette)    
Carrefour : RN Turnhout-Mol 61  
Liereman   Réserve naturelle
Ravels    
Canal Turnhout-Antwerpen  69  
Turnhout (centre ville) 76 Collégiale Saint Pierre
     
 
Itinéraire : commentaires

Pour tracer la "Ronde de Taxandrie", il a été fait appel une fois de plus à deux balades balisées par la province. En premier, la "Bels Lijntje", qui, de tous les itinéraires décrits dans l'ouvrage, est celui qui convient le mieux à tous les promeneurs. Hommes, femmes et leur descendance. Occasionnels ou inconditionnels du vélo. Sans distinction d’âge.
Le parcours développe 33 km en site propre sur l’ancienne voie ferrée qui reliait autrefois la ville de Turnhout au petit centre de Tilburg. La piste est réservée aux seuls piétons et cyclistes. Délicieusement ombragée grâce à une bordure luxuriante de chênes, elle se faufile entre des marais tourbeux, des étendues de culture et de vastes bois de conifères que l’on voit se profiler à tout bout de champ. Par deux fois, elle recoupe la route principale dont les deux tracés courent en parallèle jusqu’à Baarle-Hertog, qui est notre point de chute sur la « Bels Lijntje ». Cette commune, qui est juxtaposée à une sœur jumelée « Baarle-Nassau », est une enclave belge isolée en terre néerlandaise à quelque six kilomètres de la frontière. C’est cette curiosité géopolitique qui a déterminé l’origine de notre promenade.
Quant à la « Binkenroute », elle parcourt les bois et les quartiers résidentiels qui ceinturent la ville de Turnhout. Le début et la fin du parcours original ont été escamotés pour des raisons d’orientation. Les derniers kilomètres de ce dernier se confondent d’ailleurs avec la « Bels Lijntje » ce qui eût été un manque d’imagination dans notre chef. En fait, le chemin de halage du canal est la solution idéale tant pour la mise en route que pour le retour à Turnhout.
Excepté le centre de Turnhout qui abrite de nombreux musées (Taxandria, Béguinage, Wielewaal, « La carte à jouer ») et des édifices remarquables (Hôtel de Ville, Château, Collégiale Saint-Pierre), on ne recense qu’une seule attraction digne d’intérêt sur la « Binkenroute ». Il s’agit du Prieuré de Corsendonk qu’il faut absolument visiter. Faire l’impasse sur cette magnifique fondation des augustins relèverait tout simplement du crime de « lèse-cyclotouriste ». Après la visite, n’oubliez pas la cerise sur le gâteau qui est la dégustation d’une onctueuse « Corsendonk Agnus » !
 
 

 

 Fermette campinoise

 
   

Les Filons d'Ariane

- Au centre de Turnhout, prendre la direction de Baarle-Hertog. Traverser le canal et prendre sur la gauche le chemin de halage sur 100 m. Un panneau indiquant clairement la « Bels Lijntje » vous ouvre la voie qu’il suffit de suivre jusqu’au centre de Baarle-Hertog. Ensuite, retour au point de départ sur le canal par la même piste. Ignorer le panneau renseignant la « Binkenroute 59 km » qui s’infiltre au cœur de la campagne. Plus loin, il n’y a aucune indication. Aussi est-il préférable de revenir sur le canal et d’emprunter le chemin de halage empierré dans la direction opposée à celle du pont à bascule. Au bout de 5 km, traverser le pont (Brug Vier) où réapparaît un panneau de la « Binkenroute ».
- Le bois de Vosselaar risque d'être à l’origine d’un moment d'hésitation. Les lieux sont reconnaissables au sentier bombé en dolomie qui s’échappe perpendiculairement à la piste cyclable qui borde la route nationale en direction d’Anvers. Au bout de 500 m, le sentier se faufile sur la droite dans un lotissement. Il n’y aucune indication. Abandonner le sentier et poursuivre son chemin en droite ligne dans la drève, au bout de quelques hectomètres on retrouve un panneau hexagonal.
- Zoning industriel. Après les Ets Philips, traverser la ligne du chemin de fer et prendre immédiatement à droite la route parallèle à la voie ferrée.
- Quartier résidentiel de Zeverdonk. Il faut redoubler d’attention car la route virevolte et certains panneaux directionnels ne tombent pas toujours directement sous le sens.
- Oud-Turnhout. Ne pas hésiter à quitter le parcours pour le « Corsendonkpad » qui mène au prieuré.
- Ravels. Traverser le canal et revenir sur Turnhout par le chemin de halage.


Le Saviez-vous ?

Les habitants de la ville de Turnhout sont affublés de plusieurs sobriquets. Le plus cocasse d’entre eux est celui de « muggenblussers » ce qui signifie « les sapeurs-pompiers des moustiques ». Un peu avant l’an 1800, un promeneur vit un soir d’été le clocher de l’église disparaître derrière un nuage opaque. Croyant à un incendie, il ameuta tous ses concitoyens. En fait, l’homme avait été abusé par une nuée noire de moustiques.
 

 
 

 
 

 Grand-Place de Turnhout au lever du jour

 
 


 UNE HISTOIRE BELGE



Quiconque se rend de Bruxelles à Liège par l’autoroute A3 – E 40 observe qu’en l’espace d'un mouchoir de poche, il passe de la province du Brabant à celle de Liège via le Limbourg et à nouveau par le Brabant. Cet imbroglio territorial n'est en fait qu'un héritage du système féodal qui était en application dans nos régions pendant le Moyen Age.
Dans le même contexte, il existe en Campine une perle unique au monde localisée dans le triangle Tilburg, Turnhout et Breda. C’est l’enclave de Baarle-Hertog qui est issue d’un conflit médiéval    (12e s) entre le Comte de Hollande et le Duc de Brabant. Une très vieille histoire qui, au fil du temps, est devenue une bonne histoire belge.

Le sujet est trop insolite pour qu’on le passe sous silence.

Le village se trouve à 6 km de la frontière belgo-néerlandaise du côté des Pays-Bas. Il se compose de deux communes jumelées : Baarle-Nassau, qui est sous la férule des Pays-Bas et Baarle-Hertog qui est rattachée à la Belgique. Cette dernière est constituée d'un morcellement de 22 petits territoires belges, d'une superficie totale de 748 ha, en territoire batave. Elle compte un peu plus de 2000 âmes. Quant à Nassau, qui est trois fois plus peuplée et environ dix fois plus étendu que sa sœur jumelle, on y recense aussi sept « exclaves » qui sont des territoires hollandais englobés dans les enclaves belges. La problématique géopolitique de ce village est à ce point embrouillée que les juristes et les politiciens les plus éminents y perdent leur latin. Pas étonnant dès lors qu’il existe des situations cocasses puisqu’il est tout à fait plausible que la frontière puisse séparer un couple dans son lit comme la cuisine du salon ou bien encore la maison du jardin. Dans ce cas, c’est la porte d’entrée qui détermine la législation d’application, voire la nationalité. Là encore, il se peut que jadis un habitant ait condamné sa porte d’entrée au profit d’une autre issue pour changer de commune. Actuellement, les deux communautés cohabitent en totale harmonie. Il n’est pas un habitant qui n’ait de la famille, un ami ou un voisin dans la commune jumelée. En général, le Belge moyen tient à se différencier de son voisin hollandais. Ce n’est pas le cas des gens qui sont nés à Baarle.

Il a fallu attendre le 31 octobre 1995 pour que les autorités accordent enfin leurs violons. Auparavant, tous les traités, même celui de Maastricht de 1843 qui fixait la frontière entre les Pays-Bas et la Belgique, avaient échoué dans la résolution du casse-tête belgo-néerlandais.

De nos jours, même si l’entente entre les deux entités est cordiale, la situation reste néanmoins beaucoup plus subtile qu’on le pense. Aussi toutes les institutions, de même que les services à la population sont-ils dédoublés ! Les habitants de Baarle-Hertog tombent sous le régime de la législation belge, ceux de Nassau sous celui de la Hollande. Chaque commune a ses édiles et possède en propre sa maison communale, sa police, son bureau de poste, sa caserne de pompiers, ses écoles, son organisme de distribution d’électricité. En cas d’intervention, les polices travaillent de conserve mais le procès-verbal sera établi en fonction du territoire où a eu lieu le constat du délit ou de l’accident. Avant la monnaie unique, le florin et le franc belge circulaient invariablement dans les communes sans frais de change. A ce point de vue, « les Baarlenois » avaient déjà une longueur d’avance.
Comme toujours, cette dualité existe aussi en religion. Les deux communes ont leur propre église, leur propre paroisse. Les croyants de Baarle-Hertog, d’obédience catholique romaine, dépendent du siège épiscopal de Malines, les protestants de Nassau relèvent de l’évêché de Breda. Les athées et les agnostiques s’en remettent à leur bonne étoile.
Il y a cependant des exceptions à ce dédoublement des institutions. Pour des raisons de facilités, l’eau et le gaz proviennent des Pays-Bas. Quant au câble de la télé, c’est du belge. L’harmonie communale et l’office de tourisme sont communs aux deux communautés.
En fait, les communes de Baarle-Nassau-Hertog ont un millénaire d’avance sur ce que l’Europe essaye de réaliser avec beaucoup de mal.

Après ça, qui se permettra encore de contester que « les Belges ne sont pas les champions du compromis » !
 

 

bruffaertsjo@skynet.be

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