José Bruffaerts       Ecrivain Public

 

 

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Am,    Stram,    Gram,
Graffo & Picto & Calligramme

 
 

 

Le précédent dossier de Bicycle in motion  s’achevait avec la découverte des affiches.  Pourtant je ne voulais pas en terminer avec les seuls artistes peintres de salon sans évoquer les taggueurs, ni les graffeurs.  A côté des iconoclastes qui barbouillent sans respect tout ce qui leur tombent sous la main ou qui apposent une signature au code abscons sur n’importe quel support urbain, il existe aussi des artistes de talent qui ne pensent qu’à embellir le milieu rural pour l’unique satisfaction du passant.  L’art urbain s’est petit à petit humanisé, voire stylisé.  Ça, c’est un banal truisme !  Rien de tel qu’une fresque zen qui décore une grande salle d’attente pour tempérer les ardeurs d’un visiteur.

Artiste : auteur non identifié 

Localisation : hall d’accueil du stade de football d’Orléans


Épinglé par Cyclojose  

Les tags et les graffs peuvent être interprétés comme la défense d’un groupe d’une part, et de l’autre, la reconnaissance à un mouvement culturel ou spirituel dans un espace public. Notons toutefois que la peinture murale est aussi ancienne que l’humanité.  Les ensembles picturaux de la grotte de Lascaux ou ceux d’Altamira confirment sans contestation mon assertion.  De tous temps, les hommes ont eu un besoin de s’exprimer que ce soit pour des raisons religieuses, esthétiques, mercantiles ou rebelles.  De façon agressive ou pacifique !  Et le graff n’est qu’une expression parmi tant d’autres.

L’art ne se trouve pas seulement dans les musées, c’est la rue qui est la plus grande galerie d’art au monde.

Avant la Deuxième Guerre Mondiale, la multiplication des réclames peintes sur les façades des maisons se fit envahissante au point que ce harcèlement publicitaire fut catalogué comme une nuisance visuelle.  Il est vrai que les « Dubonnet, Byhrr, Tudor, Suze et autre Martini » préféraient les slogans à l’emporte-pièce à une imagerie plus délicate et suggestive.  D’où la disparition progressive des fresques murales publicitaires. 

C’est au début des années 1970 que le street art, issu du mouvement culturel Hip Hop du Bronx, prend son envol.  Il s’agit d’un ensemble de techniques qui permet d’exploiter les supports urbains pour faire de l’art pour l’art.  Cela va du graffiti (tag, stencil, crew, etc.), à la mosaïque, au pochoir, au tape, au yarn bombing (tricot urbain), au théâtre, à la musique, etc.  

      
                                                                    
Épinglé par Cristiane Menezes
                                
http://quadroseretratos.wordpress.com/category/bicicletas

Hélas, si certains édiles font appel au talent des artistes urbains pour apporter une touche d’humanité à leur commune, de nombreuses villes appliquent la tolérance zéro et condamnent sèchement les bombeurs contrevenants. 


Épinglé par le blog de la méchante 

De tout ce laïus, il est à retenir impérieusement que ce dossier ne constitue qu’un vague aperçu  d’une discipline artistique et par conséquent, incomplet, subjectif et partial d’autant plus que moult peintres excellent dans de multiples domaines. 

Me voilà en fin de quête de Bicycle in motion et je constate avec un certain dépit que, malgré mon souci de couvrir toutes les expressions picturales, de nombreuses techniques ont échappé à ma sagacité.  Je pense notamment au pictogramme, tatouage, haïku et calligramme, qui ne sont que quelques exemples.

Exit le pictogramme !  Il y en a trop, il y en a  partout et la plupart du temps ils sont  sans poésie.  Exit le tatouage ! J’assimile cet ensemble de techniques au « branding » soit au marquage des troupeaux.  Mon attitude paraît énorme et peu respectueuse envers ce mode d’expression mais par extension, j’amalgame le tatouage à une des pratiques du BDSM qui va à l’encontre de mon éthique personnelle. 

Quant à l’haïku et au calligramme, ils font partie d’un monde d’une poétique hermétique qui associe l’écriture au dessin.  Même si l’haïku répond à un ensemble de règles strictes, sa réalisation demande moins de contraintes que le calligramme qui est un mode d’expression difficile à maîtriser, surtout quand il s’agit de reproduire un état d’âme cycliste.  En effet, dessiner un sujet avec des mots, qui ont pour rôle de faire planer ou faire méditer le lecteur, cela relève d’une prouesse artistique.  Cet exercice artistico intellectuel, remis au goût du jour par Guillaume Apollinaire, fut apprécié à l’époque par le mouvement surréaliste.  En fait, c’est l’image de « La cravate et la montre »  du poète qui  est à l’origine du rappel à l’ordre de citer cette technique.  Un peu d’imagination et vous vous voyez transporter à l’époque du grand bi ! 
 

De nos jours, le « Mal-Aimé »  et les calligramicyclistes ont trouvé un digne successeur en la personne du catalan Manuel Millan Cascallo.   Un zélateur de l’écriture et de l’effort gratuit à découvrir sur http://millancascallo.blogspot.be
Trois de ses calligrammes sont repris dans la présente rétrospective.  Cependant, je m’interdis d’en faire la traduction de crainte de dénaturer la pensée du poète.  Je refuse de porter le dossard d’un traduttore, traditore.
Néanmoins, en un mot, il s’agit à chaque fois d’une ode au vélo, vecteur obligatoire pour se surpasser soi-même afin de pénétrer corps et âme dans une autre dimension.  

C’est sur cette référence que je mets enfin un point final à ce long dossier de Bicycle in motion en espérant que ma sélection de dessins et de peintures vous aura procuré quelques satisfactions.

Bicicleta de Montana

"  El suelo es una sombre en donde se proyecta la angustia que se pierde a si misma
 en el camino mienstras ésta se aleja y la abandona, camino de la libertad y la felicitad " 

                                                                                        Manuel Millán Cascalló

 

STREET ART BARCELONA

Artiste: Stefano Phen
Localisation : Carrer de l’Atlantida, Barcelone


Épinglé par Stefano Phen


http://www.stefanophen.com

Commentaires :  

Cette fresque, qui fait appel à un ensemble de mythes et d’allégories, dégage un message qui me paraît limpide comme de l’eau minérale de Saint-Apollinaire (Apollinaris pour les Teutons !).  Mais encore !  Est-elle à prendre au pied de la lettre ?
Une petite sirène, écrasée par une urbanisation débordante, veille sur un parc à vélo.

Elle indique que c’est de loin le meilleur moyen de locomotion pour sauvegarder la vie sur la planète bleue.  Cependant en ce qui concerne le troisième volet, l’artiste laisse la porte grande ouverte quant à son l’interprétation en représentant des arbres pieuvres qui s’envolent.
La symbolique du poulpe souffle le chaud et le froid.  Lié à la création, celui-ci représente aussi la conspiration ce qui dans le cas présent s’amalgame à une vision apocalyptique.
C’est peut-être la raison pour laquelle le parc de « Vé’lib » s’arrête à la limite du second triptyque.  Au promeneur d’imaginer l’épilogue de la métaphore !

Ich weiß nicht, wass soll es bedeuten
Daß ich so traurig bin
Heinrich Heine
 (Die Lorelei)

La mélancolie de la petite sirène est facile à comprendre.  Vu la disponibilité du nombre de « Vé’lib », ses chants magiques n’inspirent guère les usagers à se rendre au casse-pipe du trafic urbain.  Mais est-ce la Lorelei ? Qu’en savons-nous ?  Et si c’était la « Petite Ondine » de Hans Christian Andersen ?  Aïe, me voilà embarqué dans une tout autre histoire où je risque de me faire péter les varices !

STREET ART BORDEAUX

 

Artiste: auteur non identifié
Localisation : les quais, Bordeaux



Épinglé à partir de Nathalie
http://www.lheuredete.com/bordeaux-ses-quais-et-son-baba
 

Commentaires :

Observé avec un certain recul, cette composition très colorée présente des analogies incontestables avec les œuvres du peintre Arman dont il est question dans le volet 4 de cette rétro. Avec une nuance de taille : les couleurs sont nettement plus chatoyantes.
Quant au message de ce couple de vélos siamois, je suppose que la peinture n’est présente pour inciter les badauds à la balade.
A moins que… cette fresque ne soit récupérée par un collectif bordelais tel que le « Démosphère » qui affirme que  la « Vélorution » relève d’un concept assez simple : la coïncidence.  Des cyclistes se rencontrent par hasard et décident de faire un bout de chemin ensemble.  La Vélorution n’a pas de slogans, pas de drapeaux, pas de porte-parole, pas de chef.   D’accord !  Mais si on s’en réfère au graffiti, rien de tel pour bloquer la course !  Par où faut-il aller ? A gauche ou à droite ?  A votre bon cœur, Messieurs, Dames, les vélorutionnaires !


Le cantonnier idéal !

 

STREET ART BUENOS AIRES
 

Artiste: Mart
Localisation : Almagro, Buenos Aires 


Épinglé à partir de BA Street Art

Voilà un artiste complet qui touche à tous les genres : l’abstrait, les lignes et les couleurs.  A la question pourquoi il aime tant peindre des vélos, il rétorque qu’il parcourt les rues de Buenos Aires à vélo depuis sa tendre enfance.  Seul ou avec un copain.  Ses parents lui ont toujours donné carte blanche pour circuler dans la capitale.  Sans qu’il n’y ait jamais eu le moindre pépin à déplorer.  A cette heure encore, il a la nostalgie de cette époque.  Aussi, pense-t-il, que c’est la seule et unique raison qui le pousse à peindre ce sujet.  Quant à ses graffitis, ne cherchez pas de midi à quatorze heures, il n’y a aucune revendication dans l’air.  Il conclut simplement qu’il fera toujours du vélo, tant pour se balader que pour faire ses courses.
http://flavors.me/airesmart

Par association, il y a lieu d’évoquer « Smael »,  une autre figure emblématique sud-américaine.  Porte-parole des graffeurs carioca, il partage sa passion pour le vélo avec le grand public et qualifie le simple taggueur de vandale alors qu’il encense l’artiste graffeur qui, selon ses dires, se conforme à l’orthodoxie de l’esthétique et respecte les usages de la société.


Smael 
Épinglé à partir de forum.freegan.fr

 


Épinglé par Domador de sonhos

«Ao vento as bicicletas dançam com Leonardo da Vinci
e…constrœm estrelas de metal » 



 

STREET ART AMSTERDAM
 

Artiste: Mark Burresi (alias ZED1)
Présentation de l’artiste par la critique d’art Gaia Querci
http://www.zed1.it/bioinfo.php
Localisation : Amsterdam


Épinglé par Nicole Blommers

 

Commentaires : 

J’ai un coup de cœur pour cet artiste italien polyvalent qui, pour ma part, s’exprime par énigme et parabole comme le fit Pierre Breughel l’Ancien à son époque.
Retrouvez ce maître dans le deuxième volet de
  Bicycle in motion et vous verrez que je ne flagorne absolument pas.  Il n’y a qu’à …allumer ses quinquets pour détecter une histoire dans un grand nombre de fresques du Transalpin.  Inutile d’en dire davantage !  Quiconque consulte le website repris en fin de paragraphe sera édifié.  Fantastique ! 

L’allégorie, c’est le mensonge de la vérité et la vérité du mensonge.
                                       Eliphas Levi  (Dogme de la haute magie)
 

N’oublions pas qu’un symbole est d’autant plus révélateur qu’il est plus ambigu !
Parmi ses œuvres : une sirène qui traîne un boulet derrière elle !  Sans commentaires !
Une cavalière sectionnant le cordon ombilical qui la retient à sa licorne mais, tout en l’enchaînant de sa main gauche.  Sinistre perspective ou image rassurante ?  Quid ?
Un cycliste qui brandit un panneau d’interdiction aux piétons et vice-versa.  N’est-ce pas évident !  La cohabitation cycliste et piétonne est une gageure d’autant plus que le plus lent se croit toujours dans son bon droit !  En plus la localisation de cette œuvre n’est pas innocente puisqu’elle s’affiche dans la capitale des Pays-Bas où des millions de cyclistes et de piétons se côtoient en permanence du matin au soir.
Tous ses personnages affublés d’une tête en forme d’œuf donnent matière à réflexion !  L’auteur veut-il souligner par là son mépris envers les hommes ?  Au manque de sérieux et de cohérence que ces derniers affichent dans leurs décisions ? Au visiteur de trancher  la question.  Avec un soupçon de fantaisie, il découvrira sans doute un florilège de sentences.

http://www.socialphy.com/posts/art/22618/Graffiti-by-Zed1.html


Épinglé par Bike Park Slovenia

« Life has…no limits »

 

STREET ART GENT 

Artiste: Resto, Spaak Graffiti Jam
Localisation : Tweebruggenstraat, Gent


Image: auteur non identifié

 

Commentaires: 

Rien à déchiffrer.  La peinture murale n’est rien d’autre qu’un hommage rendu à Léo De Buth, le père du personnage en question. Thomas Pips fut autrefois une idole incontestée de la bande dessinée en Flandres.
La place de Gent (Gand) n’est pas un choix innocent.  Le chef-lieu flamand est mis à l’honneur pour contrebalancer Bruxelles qui, outre le fait d’être la capitale de l’Europe, est aussi celle de la bande dessinée.  Plus de quarante murs aveugles représentant des scènes de BD égayent la métropole européenne et ce, pour le plus grand bonheur des badauds.  Tous les personnages mythiques de la BD y figurent : Tintin, Spirou, Lucky Luke, Quick et Flupke, Ric Hochet, etc.  Hélas, pas la moindre trace de Thomas Pips.  C’est pourquoi je lui accorde mon soutien dans cette revue.
Ces dessins, qui cachent souvent une misère urbaine, ne sont pas une originalité belge.  Fin des années septante, « Citécréation », une coopérative de peintres muralistes français réalise le fameux « 
 Mur des Canuts » à Lyon.  Cette initiative sera exportée peu de temps après au Canada et sera reprise ensuite par les pays du monde entier.
http://www.youtube.com/watch?v=tJ64JZkWmVw


Every time I see an adult on a bicycle,
 I no longer despair for the future of the human race.
 H.G.Wells

 

STREET ART LONDON

 

Artistes: Joe Hill & Max Lowry
http://www.3djoeandmax.com/gallery
Localisation : Regent’s Canal, London


Épinglé par Getty images

 

Commentaires :

Ce casse-vitesse peint en trompe-l’œil a été commandé en son temps par le service des voies hydrauliques britanniques dans le but d’inciter les piétons et les cyclistes à partager de manière conviviale les chemins de halage.  Ces voies de communication n’étant pas conçues pour faire de la vitesse, les autorités avaient à déplorer un grand nombre d’accidents.  Aussi avaient-elles fait appel au génie de Joe Hill et Max Lowry pour remédier  à cette problématique.  L’effet fut à ce point hallucinant que ces mêmes autorités furent obligées de disposer des barrières nadar à hauteur de la fausse crevasse en bordure du bassin.
Résultat : ce genre pictural, destiné à créer une illusion en jouant sur la confusion de la perception du spectateur, a fait de cette campagne de prévention un succès notoire.


Par contre, cela n’a pas porté bonheur à Max, l’un des talentueux concepteurs, puisque trois ans plus tard, il succombait à une mort subite.

 

STREET ART VALPARAISO

 

Artiste: auteur non identifié
Localisation : calle Aleman, cerro Alegre, Valparaiso 


Épinglé à partir de Diego Cupulo

 

Magnifique fresque murale pour illustrer les « Cicletada » mensuelles, des manifestations pro cyclistes dont le but est de sensibiliser les citadins à découvrir les joies et les bienfaits de l’utilisation du vélo en ville.  En fait, les organisateurs ratissent beaucoup plus large.  Sous le couvert du vélo, ce sont les grands enjeux de la société qu’ils remettent en question : économie, finance, droit, santé, etc.


Commentaires :

Quant à ce « Iznogoud » conquérant, juché sur sa bicyclette jaune et verte, symbole de liberté et de bonne humeur, il fait sa révolution la socquette légère en chatouillant les pédales.  Le personnage, tiré d’un conte des « Mille et une Nuits » et chaussé de grolles de bouffon, traîne des banderoles bariolées dont les extrémités remorquent un jeu de bombes siamoises !  Voilà un message clair me semble-t-il qui sous-entend que la manifestation bonne enfant se veut déterminée et n’exclut pas la possibilité d’une fin beaucoup plus musclée, voire tragique.  Rappelons-nous aussi que la caractéristique du bouffon est d’exprimer d’un ton grave les choses anodines et d’un ton de plaisanterie les choses les plus graves.  Aussi les politiques ont-ils intérêt de prendre en considération les menaces de la terreur du Croissant fertile ! 
Le graffeur soulignerait-il par hasard la nécessité de se tourner vers une autre source d’énergie que le pétrole ?

Par ailleurs, un observateur avisé remarquera aussi le tatouage imprimé sur l’avant-bras du cycliste.  Drôle de signature !  Est-ce le nom de l’auteur du graff ?  Y a-t-il une corrélation entre « Le Saint » et « Santiago de Chile » ?  Manipulation informatique ?  Quid ?


 

 

STREET ART PENANG 

 

Artiste: Ernest Zacharevic
http://www.penang-traveltips.com/ernest-zacharevic-george-town-murals.htm 

Localisation : Armenian street, George Town, Malaysia


Épinglé par pozitiv-news-ru


Commentaires :

Ce jeune artiste lituanien a fait un carton à l’occasion du festival 2012 de George Town, un quartier de Penang en Malaisie.  En créant ce trompe-l’œil, il a sollicité la participation du public via le concours de Facebook.  Bingo sur toute la ligne !  Ce qui tend à dire que les enfants à vélo reste un sujet qui a encore la cote de nos jours.

En marge à ce succès populaire, il est des esthètes qui ont exploité l’idée pour la combiner avec leur art.
Utilisant le « Light Painting », une technique qui relève du domaine de la photo, l’artiste parvient grâce à un appareil photo et une source de lumière, à reproduire des clichés spectaculaires pris dans une obscurité totale.  En définitive, l’effet photoélectrique donne un effet bœuf !
 


Épinglé par Andy Yeoh
 

http://www.facebook.com/media/set/?set=a.369471969772581.87288.139085562811224&type=3

 

                    
Omniprésence de la « Petite Reine » sur tous les fronts !
http://www.besttattoo.info/30-bicycle-tattoo-ideas-for-you


 

STREET ART VIENNE 
 

Artiste: Alex Hornest (Onesto) 

Issu de Sao Paulo, il va de soi que cet artiste polyvalent applique le pixação qui est un style de graff propre à la ville qui consiste à calligraphier des lettres hautes, très allongées, souvent peintes dans les fenêtres des édifices.  Influencé par le mouvement hip hop des années 80, il est passionné par les faits divers de la rue et les reproduit en mélangeant l’aspect mystique à la fantaisie.
Il peint sous le nom de « Hornest » et graffe sous « Onesto ».
http://www.alexhornest.com

Localisation: Vienne


Épinglé à partir de teddy-land.com

 
 

Commentaires :

Ce ramoneur hideux aux tifs en brosse d’hérisson me fait songer au personnage de la « Métamorphose » de Kafka.  Surtout la tête !  On retrouve ce laideron mi-épouvantail, mi-saltimbanque aux bielles décharnées tant en Europe qu’au Brésil.  En orange, en
jaune ou en blanc écru.
Quant à « Intersport Rieb », il aurait dû choisir un autre emplacement pour s’afficher comme pro de la bicyclette.  De toute façon, jamais devant un monstre qui arbore un panneau qui interdit l’accès aux cyclistes. Notez bien que la firme s’en est vite rendue compte et a relancé l’allure en allant se faire voir ailleurs !
Ceci, dit, le personnage d’Onesto reste un sujet qui interpelle.  Tout comme le tatouage suivant !  Pour ma part, je signe directo pour une balade entre monts et merveilles !


Épinglé par Fixie Love

 

STREET ART MEXICO 

 

Artiste: auteur non identifié
Localisation : avenida de Sonora, Mexico City 


Image: Ibikelondon

Commentaires : 

Depuis quelques années déjà, un bus aux flancs haut en couleur, de prime abord déserté dans le parc de Mexico, attire le regard des badauds.  Sur le toit du véhicule sont arrimés un tas de bicyclettes rouges.
De jour, le bus ressemble à un vaisseau fantôme mais dès que le soleil se couche, il prend vie et se convertit en un centre culturel.  Il se métamorphose en un petit théâtre de poche non conventionnel.  Une scène improvisée sur laquelle acteurs et spectateurs se donnent la réplique.  Une interactivité théâtrale qui consiste à conscientiser le public sur des aspects d’intérêt public.
Une analyse fine des flancs de l’autobus indique que l’artiste, de façon délibérée ou non, ne s’est pas satisfait de gribouillages grossiers et stupides.  Il a introduit dans son dessin des symboles forts afin d’assurer le succès de cette initiative : le poisson étant le symbole du ralliement, le vélo celui du rêveur empreint de liberté, le rouge incarnat l’énergie et l’autobus le chemin commun emprunté par tous les hommes. Le bus a plutôt tendance ici de rouler en tête de la course puisqu’il est le maillon qui rapproche les individus ?
Mais attention, il ne faut susciter plus d’imaginaire qu’il n’y en a.  A force de voir des symboles partout, on finit par élever une colonie d’araignées dans le tiroir supérieur de son chiffonnier.

http://www.mx-df.net/2013/02/trolebus-escenico-la-nave-un-espacio-no-convencional-de-cultura-en-movimiento


Épinglé par Domador de Sonhos
 

Os poetas assoam o nariz nos travesseiros
Ignoram os naufrágios de bicicletas
Calculam certezas ni illuminado torreão
Pelo rio que se riva e revira no estômago.  

(Poetas do Algarve na luz de Tavira)

 

STREET ART MILANO 

 

Artiste: Blu

Graffeur et vidéaste italien, le maître s’est taillé une solide réputation dans le monde entier grâce à des œuvres dont les prises de position sont exprimées sans ambages.  En incorporant l’animation image par image, il fait pénétrer le spectateur dans un étrange univers à multiples vitesses et dimensions.  A peintre d’exception, style exceptionnel !

http://www.blublu.org

Localisation : Gare ferroviaire de Lambrate, Milano


Épinglé par Porpora60


Commentaires : 

Frise gigantesque qui s’étend sur près de trois cents mètres de long.  C’est pas courant de voir un cycliste faire le ménage sur un peloton de guimbardes.  Le message est clair.   L’utilisation du vélo élimine ipso facto tous les problèmes de la circulation urbaine.  Il prône en quelque sorte la revanche du trafic lent sur les engins motorisés.  D’un autre côté, on est en droit de se demander si l’ami BLU ne touche pas en sous-main des royalties chez « Rustine & Sécotine », à moins que ses cyclistes utilisent des « increvables » de Michelin !
Se moque-t-il du public ?  Je ne le pense pas mais il expose une situation et y répond comment lui voudrait qu’elle fût.

http://www.best-story.net/story/237/Brilliant-Black-White-Yellow-Graffiti


Le cycle de l’eau en 8 étapes d’après Matt Coleman
(NB. Le U.S Geological Survey, organe officiel, en répertorie 15)

 

STREET ART NEW YORK 

 

Artiste : Peat Wollaeger 

Le graffeur axe avant tout toute sa peinture vers le commercial.  Les firmes Coca-Cola et M*M Mars figurent ainsi parmi ses clients.  La technique utilisée est le pochoir qui permet de reproduire un sujet d’une manière identique à différents endroits de la planète.  Afin de promouvoir son bizness, il réalise en parallèle des vidéos dans le but de mieux faire comprendre au grand public les processus de fabrication.
Il est convaincu que les yeux sont la fenêtre de l’âme.  Aussi, recommande-t-il de les garder grands ouverts si nous tenons à préserver la paix dans le monde.  Ceci dit, quant à la représentation d’un œil unique, il est un symbole qui prête à de multiples interprétations.  En général, il représente la sagesse.  A formuler avec des réserves cependant puisque tout dépend du contexte philosophique dans lequel on se place.
http://about.me/eyez 

Localisation : Welling Court, New York City

 
Anita Ekberg                                                              Épinglé par Peat Wollaeger

Commentaires : 

Note: « Allergiques à la symbolique, mettez illico la flèche jusqu’à Brighton » 

Que déduire de cet étrange duo d’élégantes cyclopes, symbole de la sous condition humaine, qui tourne carrément le dos au sex-symbol de « La Dolce Vita » de 1960 ?
Est-ce un choix délibéré ou un pur hasard ?
Que signifie ce troisième œil en guise de roue de la « petite reine » ?
Voudrait-il dire que la connaissance de soi s’acquiert en faisant du vélo ?  Quoi qu’il en soit, la circularité représente un symbole d’union.  D’où ce troisième œil favorise la communication. Sauf pour Anita qui, elle s’en contente de deux.
Puisque je m’enfonce dans un ésotérisme hermétique, le troisième œil ne pourrait-il pas représenter aussi la vision directe dans le temps et l’espace ?
A moins que l’œil ne remplace le dollar et dès lors, nous pourrions conclure que quiconque roule à vélo, s’enrichit ! 

Si l’œil pouvait voir les démons qui peuplent l’univers,
l’existence serait impossible.
Talmud, Berakhoth, 6. 

Quant au kabbaliste, il risque de perdre son latin s’il tente d’assimiler les cyclopes à l’Omnia Movens qui communique sa source d’énergie aux roues.  En effet, il y en a une de trop ou une trop peu, et ce à votre bon cœur, cher lecteur !  Aussi, ne reste-t-il plus qu’à faire du sur place !  Surtout si la roue en vert, qui ne se trouve pas dans l’alignement des précédentes, se met à jouer le rôle du mauvais œil !
Aïe !  Aïe !  Il va me falloir ouvrir le bon oeil si je ne veux pas finir dans celui du cyclone.  Désolé pour ce jeu de mot un peu lourd mais la tentation était trop forte. Stop !
Aussi, avant que mon imagination ne finisse sur la jante, admettons que cette composition ne soit que le fruit d’un banal concours de circonstances.

Après cette courte digression allusive (ou abusive) sur la symbolique de l’œil – notez que le chroniqueur adore plonger dans le merveilleux du voyage de l’écriture – nous voilà au bout  de cette galerie de peintures que je propose de considérer comme une sorte de blanc-seing pour que le cyclotourisme soit reconnu comme une philosophie à part entière et un art de vivre.  Peu importe de l’idée qu’on se fait du vélo (utilitaire-loisir-pro).
 


Épinglé par A nordest della bici
(Huit arguments pour promouvoir l’utilisation du vélo en ville)



Impossible de mettre fin à cette rétrospective sans présenter le virtuose du pochoir.

 

STREET ART BRIGHTON 

 

Artiste :Banksy
http://www.banksy-art.com/banksy.html 

Localisation : Brighton


Épinglé à partir de simonbooth
 

Commentaires : 

Il va sans dire que Londres et New York sont des passages obligés pour les graffeurs.  Aussi est-ce à dessein que je mentionne en avant-dernier lieu la personnalité de Banksy qui est probablement le pochoiriste le plus traqué des polices londoniennes et new-yorkaises.  Dissimulant sa véritable identité, l’artiste britannique est également peintre et réalisateur.  Il adore provoquer la société.  Aucun fait social ne lui échappe et ne rate aucune occasion pour s’exprimer comme par exemple narguer les cols blancs du marché de l’art en tenant une exposition en plein air. Il combine souvent différentes techniques dont le graffiti et le pochoir pour faire passer ses messages.  Certains pochoirs sont même parfois accompagnés de slogans.  Véritable ami des animaux, il les met souvent en scène pour accentuer des situations de non sens. Certains critiques le surnomment d’ailleurs le « La Fontaine » du pochoir.
Il lui arrive aussi de rajouter un détail à un tableau très connu pour en détourner le sens.  Ensuite, il rebaptise la toile sous un autre titre tout en respectant la signature du peintre original et le met aux enchères au profit d’une organisation caritative. A noter aussi que l’individu n’a pas peur de coudoyer les manifestants d’une pétaudière comme cela a été le cas à Gaza en Palestine.
Son art est un mélange d’ironie, d’irrévérence, d’humour décapant qui s’adresse à un public averti.  Le comble, c’est qu’il fustige les Sotheby’s et autres Christie’s mais par contre, des personnalités célèbres s’intéressent de plus en plus à son travail.

http://www.artofthestate.co.uk/Banksy/banksy.htm


Manuel Millán Cascalló

 

STREET ART LOS ANGELES 

Artiste: non identifié
Localisation : Los Angeles, California 


Épinglé par Graffiti Artist Plastic Jesus

 

Commentaires :

Tout un chacun s’accorde à dire que le Tour de France est l’événement sportif international par excellence.  Aussi n’ai-je pas résisté à reproduire un graffiti (pochoir) qui a fait les choux gras de la presse mondiale au lendemain de l’interview de Lance Armstrong quand ce dernier a déclaré tout de go « que ce soit en sautant des trains il y a cent ans ou en prenant l’EPO aujourd’hui, aucune génération a été épargnée ou « propre ».  Ni celle de Merckx, de Hinault, de LeMond, de Coppi, de Gimondi, d’Indurain, d’Anquetil, de Bartali, ni de la mienne. » 
Le point qui me chagrine malheureusement, c’est que je suis intimement convaincu que le « Boss » a raison sur toute la ligne.  Idem pour les autres disciplines sportives.
Ce ne sont pas les graffs reproduisant des coureurs cyclistes qui manquent.  Si j’ai jeté mon dévolu sur le maillot jaune c’est en guise de protestation contre le lobbying (sponsors, etc.) qui gravite depuis une éternité dans le milieu afin d’infléchir les performances en faisant absorber des adjuvants miracles aux participants.
Hélas !  Trois fois hélas !  L’Omerta règne ici en maître absolu.  Tout le monde se tait mais…n’en pense pas moins !  Puisque ce petit monde pense, il est.  Moi aussi, je panse et j’essuie…mes plaies !
Y avait mieux à goupiller comme calembour, me direz-vous !  D’accord !   Mais cette dernière saillie n’est pas tout à fait de mon cru ; la suivante mon cher Lustucru, c’est du bibi tout cru !

 

Hé, regarde un peu, celle qui vient
C’est la plus belle de tout le quartier…
 


Formule inédite : « Mettez une TIGRESSE dans votre moteur »! 

ENFIN !  Le remède miracle pour pisser violet sans se faire contrôler positif !
Dès que vous commencez à sentir l’acide, usez la formule avec modération et une heure plus tard, Ô Bonne Mère, Dieu que c’est bon !, vous roulez sur un coussin d’air !
Et de plus, l’énigme de la quadrature de la roue est résolue !  Quoi que vous en pensiez, moi j’ai signé les yeux fermés !

Au lieu d’avoir été cité à l’ordre du Mérite fédéral, j’eusse préféré recevoir le « Prix Nobel du Cycliste Roué » qui était davantage à la hauteur de mes ambitions.
Allez !  Sans rancune !  En remerciement d’ailleurs, j’offre un bon d’essai à qui déterminera avec précision la cylindrée du châssis représenté !
(Tenir compte dans le calcul que le couple est une grandeur qui varie tout au long de la chaîne de transmission !  Et là, je ne vous emmène pas en bateau !)

Voilà, comme je vois la vie en rose…


Cherchez l’erreur !

Le marquage du corps ou le « body-painting » a une finalité identique que le marquage du mur.  Cette peinture décorative est un symbole de la personnalisation.  Là, où les filles vont avoir recours à leur corps, les garçons préfèreront poser leurs marques sur des supports externes tels que les murs.  Pour moi, il n’y a pas photo !  La droite emporte tous les suffrages !

Alors…
J’espère que cela vous fait quelque chose…


Épinglé à partir de Eman elBassousy

                                                                                                                                                         

 Quant à ce couple de pictogrammes… 

J’espère de tout coeur
Que vous me croyez maintenant
Quand je vous dis qu’on finit par s’enrichir
En faisant du vélo !

A vous le choix
 entre les sous,
la sagesse ou l’amitié avant tout.


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bruffaertsjo@skynet.be